En 2018 déjà, des manœuvres navales communes à Toulon avaient suscité la réprobation et donné lieu à un communiqué de l’AFPS. Puis, en octobre 2021, la France s’était à nouveau compromise en participant à des manœuvres aériennes internationales au cours desquelles des avions de combat français avaient survolé Jérusalem à basse altitude. L’AFPS avait dénoncé cette scandaleuse collaboration dans un nouveau communiqué.
Cette fois, la coopération est allée encore plus loin, comme le précise encore le communiqué de l’armée israélienne : il s’agissait de « voler "aile contre aile" tout en pratiquant des frappes conjointes et en contrecarrant les menaces aériennes dans le but de partager les connaissances et de tirer profit les uns des autres ». Ces manœuvres se sont déroulées dans le ciel d’Israël, et probablement dans celui du territoire palestinien occupé, à partir du porte-avion français Charles de Gaulle stationné dans un port israélien.
À l’heure où l’armée israélienne se rend coupable de crimes de plus en plus nombreux contre la population palestinienne, en particulier les enfants, à l’heure où Salah Hamouri est toujours emprisonné et menacé d’expulsion, et alors que le gouvernement français paraît incapable de parler d’une voix forte et d’agir réellement pour que l’Etat d’Israël mette fin à ses exactions, cette collaboration avec une armée et un régime criminels est d’une telle indécence qu’elle ne peut que susciter le dégoût de toute personne attachée à la paix, à la justice et au respect du droit dans cette région du monde comme ailleurs.
La France doit suspendre toute forme de coopération avec l’Etat d’Israël, qui commet continuellement des crimes de guerre contre la population palestinienne. Elle doit, en particulier, mettre un terme à une coopération militaire révoltante qui la déshonore ainsi que son gouvernement et son président de la République.
Le Bureau national de l’AFPS, le 9 décembre 2022