1-Le sang palestinien est sacré
Il n’y a pas de contradictions entre notre
peuple et ses groupes de résistance. La conférence
de dialogue national souligne que toutes
les interprétations et les questions qui posent
problème doivent être résolues par le dialogue
démocratique dans une ambiance qui
représente l’esprit national de notre peuple.
Il ne peut y avoir usage des armes entre des
personnes qui partagent la même cause.
Le sang palestinien est sacré et il nous est interdit
à tous de verser une seule goutte de ce sang
palestinien, compte tenu de notre combat
contre l’ennemi qui occupe nos terres et
déplace notre peuple.
La conférence rejette tout combat interne qui
ne profiterait à personne qu’à notre ennemi.
La conférence de dialogue national appelle à
un code d’honneur national entre les groupes
et partis afin d’interdire toute forme de combat
interne quelles qu’en soient les raisons ou
justifications. Elle affirme aussi que le débat
politique dans les rangs nationaux doit être
validé à la table de discussion dans l’intérêt
de notre peuple et non par les armes en versant
le sang palestinien.
2-Le siège politique, économique et financier imposé à notre peuple
La conférence de dialogue national affirme
son rejet total du siège imposé à notre peuple
depuis trois mois par les Etats-Unis et Israël
après l’élection législative palestinienne.
Le siège est une manifestation de punition
collective contre notre peuple, qui s’ajoute aux
mesures israéliennes quotidiennes d’occupation,
à l’agression que constituent les activités
de colonisation et le mur d’apartheid.
Ce siège n’amènera jamais à la paix, à la
sécurité et à la stabilité au Moyen-Orient.
Cette situation explosive requiert une action
des pays arabes et de la communauté internationale
pour mettre fin au siège et reprendre
l’aide internationale à notre peuple, outre la
restitution [à l’ANP] des revenus des taxes
que le gouvernement israélien n’a pas rendus pour le troisième mois consécutif.
3-Le plan unilatéral d’Olmert, les colonies et le mur
La conférence de dialogue national déclare
son rejet absolu et sa résistance au projet
d’Olmert de confisquer notre terre, de morceler
notre patrie en ghettos et cantons isolés ; la
conférence rejette toutes les tentatives de
colonisation israélienne qui visent à usurper
l’Esplanade des mosquées à Jérusalem et la
région de la vallée du Jourdain et à y annexer
des colonies à Israël, ce qui entraînerait la
confiscation de 58% du territoire de la Cisjordanie.
Nous répétons que l’on ne parviendra pas à
la paix et à la sécurité tant qu’il y aura sur
notre terre des colonies et le mur. La conférence
de dialogue national affirme qu’il est
impossible de parvenir à la paix et la sécurité
sans le retrait complet d’Israël des territoires
palestiniens et arabes occupés depuis la guerre
de 1967. En conséquence, nous appelons les
parties arabes et internationales à s’opposer
au plan d’Olmert de colonisation et d’expansion
et à valider la décision émise par la Cour
internationale de justice de La Haye, qui a
déclaré illégaux les colonies et le mur d’apartheid,
notamment à Jérusalem.
Nous affirmons que notre peuple défendra
fermement sa terre, son droit au retour et
l’établissement d’un Etat palestinien indépendant
avec Jérusalem pour capitale.
4-Renforcer l’Etat de droit et l’ordre et mettre un terme au chaos sécuritaire
La conférence réaffirme que le renforcement
de l’Etat de droit et de l’ordre et l’établissement
d’un système judiciaire indépendant
font partie des premières tâches nationales
qui nous incombent à tous.
Aucune autorité n’est supérieure à celle de
l’Etat de droit. Le chaos est une menace
sérieuse pour la sécurité de notre patrie et
de notre peuple et c’est pourquoi il faut y faire
face.
Il nous faut une adhésion totale à la Loi fondamentale,
qui organise l’activité des pouvoirs
législatif, exécutif et judiciaire dans
l’ANP. Il nous faut aussi renforcer les services
de sécurité et leur donner les moyens
nécessaires, en hommes ou en armement,
afin qu’ils puissent mettre un terme au chaos
sécuritaire. La conférence de dialogue national
appelle à réformer le système judiciaire,
à en activer le rôle en poursuivant et en validant
ses décisions et en reconnaissant l’indépendance
de l’autorité judiciaire et de toutes
ses commissions.
5-Développer l’OLP
Les participants à la conférence ont demandé
qu’Abou Mazen, président du Comité exécutif
de l’OLP, appelle le Haut Comité, comprenant
le président, les membres du Comité
exécutif de l’OLP, le président du Conseil
national palestinien et les secrétaires généraux
de tous les groupes palestiniens et des
personnalités nationales indépendantes, à se
réunir au plus vite, d’ici la fin juin au plus
tard, afin de réactiver et de développer l’OLP
et de promouvoir son statut de seul représentant
légitime du peuple palestinien.
6-La résistance est un droit légitime de notre peuple
La conférence de dialogue national réaffirme
que la résistance à l’occupation et aux colonies
est le droit légitime de notre peuple, inscrit
dans les chartes internationales ; en conséquence,
nous appelons toutes nos forces,
tous nos groupes, à former des comités
d’unité nationale pour défendre notre terre
et notre peuple dans chaque ville et chaque
village.
7-Le droit au retour est un droit sacré des réfugiés palestiniens
La conférence de dialogue national réaffirme
que la cause des réfugiés palestiniens est
une cause nationale, qui représente notre
identité et notre avenir ; en conséquence
nous affirmons que nous adhérons pleinement
à la résolution 194 des Nations unies
traitant du droit des réfugiés palestiniens à revenir
dans leurs foyers et leur patrie.
La conférence de dialogue national rejette
toute tentative pour annuler le droit au retour
des réfugiés et pour les disperser dans divers
pays.
Nous affirmons que le droit au retour est un
droit sacré, collectif et individuel, qui ne peut
être effacé par quelque partie que ce soit au
monde.
8-Le Document de Conciliation Nationale émanant du Mouvement des prisonniers
Les participants à la conférence ont salué
toutes les initiatives et tous les documents présentés
à la conférence, tout particulièrement
le Document de Conciliation nationale préparé
par le mouvement des prisonniers et
que nous considérons comme une base saine
pour le dialogue national.
La conférence souligne aussi que toutes les
parties concernées travaillent à la libération
de nos prisonniers et détenus et appelle les
organisations de défense des droits humains
à mener leurs efforts en ce sens.
9-Le Comité de dialogue national
Au moment de clore, la conférence de dialogue
national a décidé de constituer un Comité de
dialogue national dirigé par le Président Mahmoud
Abbas, comprenant les représentants
du CNP, du CLP, du Comité exécutif de l’OLP,
du gouvernement, de tous les groupes issus
des forces nationales et islamiques, des blocs
parlementaires, du secteur privé et des organisations
de la société civile.
Le Comité va se mettre immédiatement au
travail dans le but de présenter un programme
d’action nationale unifiée qui promeuve et
renforce notre unité nationale.
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