M. Specter a achevé hier une visite de deux jours à Damas, au cours de laquelle il a rencontré le président Bachar el-Assad et le chef de la diplomatie Walid Moallem. Il était accompagné d’un membre démocrate de la Chambre des représentants, Patrick Kennedy.
« Le fond de tout accord (syro-israélien) impliquera la restitution des hauteurs du Golan », a souligné le sénateur américain, estimant que « sans le Golan il n’y aurait pas d’accord » de paix. Les pourparlers de paix syro-israéliens, parrainés par les États-Unis, sont gelés depuis 2000. Damas exige le retour total du plateau du Golan, occupé par Israël depuis 1967 et annexé en 1981, pour faire la paix.
Cité par l’agence officielle SANA, le président Assad a affirmé dimanche que « la Syrie est favorable à la paix car il s’agit d’un choix stratégique et elle accueille positivement tout effort susceptible d’aboutir à la paix ». « C’est dans cette perspective que la Syrie a participé à la conférence d’Annapolis », a ajouté le président syrien, saluant les « voix qui s’élèvent en faveur de la paix ».
Samedi, Arlen Specter avait jugé possible samedi que les États-Unis jouent un rôle pour relancer les négociations de paix entre la Syrie et Israël, lors d’un entretien avec Walid Moallem, selon l’agence officielle SANA. Au cours de l’entretien, M. Specter a déclaré qu’il « existait une occasion pour un rôle américain qui relancerait les discussions de paix entre la Syrie et Israël », en panne depuis 2000. Il avait également affirmé « l’importance du rôle de la Syrie dans la région ».
Le député Kennedy a par ailleurs déclaré avoir reçu des assurances du président syrien pour la libération des opposants syriens membres de la « Déclaration de Damas » arrêtés en décembre. « Le ministre des Affaires étrangères (M. Walid Moallem) a affirmé que la politique de la Syrie ne consiste pas à incarcérer les opposants, mais seulement les contestataires liés à des pays étrangers hostiles à la Syrie », a déclaré M. Kennedy. « J’ai donc interrogé (le président Bachar el-Assad) sur le Conseil national de la Déclaration de Damas, car ils ont été récemment interpellés et emprisonnés et ne sont aucunement liés à des étrangers.
Le président a déclaré qu’ils seraient libérés », a précisé M. Kennedy. Il a cité les noms de Akram Bounni, Walid Bounni, Jaber al-Choufi, Ali Abdallah, Fidaa Horani, Mohammad Yasser al-Iti et Ahmad Tohmé.
Les signataires de la « Déclaration de Damas », qui regroupe des partis communistes, nationalistes, libéraux et kurdes réclamant une démocratisation, ont été arrêtés dans le cadre d’une campagne lancée le 9 décembre. Celle-ci répond à la création d’un Conseil national, chargé de faire appliquer la Déclaration, lors d’une réunion qui avait regroupé quelque 163 opposants début décembre. La « Déclaration de Damas », une initiative lancée en octobre 2005 par l’ensemble des partis de l’opposition laïque de Syrie, appelle à « un changement démocratique radical ». Elle avait obtenu le soutien des Frères musulmans syriens (basés à Londres), bête noire du pouvoir de Damas. Le président américain George W. Bush avait réclamé le 14 décembre la libération de ces opposants.