Le score important (19 députés) obtenu par Yaïr Lapid au soir du 22 janvier a été expliqué par l’accent mis sur les questions sociales israéliennes. En lançant symboliquement sa campagne à Ariel, dans la plus grande colonie du nord de la Cisjordanie fin octobre 2012, l’ancien journaliste avait insisté sur la solution des deux Etats et la nécessité de revenir à la table des négociations avec les Palestiniens, même s’il anticipait des échanges particulièrement difficiles.
Yaïr Lapid à Ariel (extrait du site du parti Il y a un futur)
Le respect de ce principe de négociation, expliquait-il, sera fondamental pour sa participation à un gouvernement. Nous allons voir si M. Lapid va lui rester fidèle alors qu’il a exclu toute formule alternative à une équipe dirigée par Benyamin Nétanyahou, arrivé en tête mardi soir. Pendant la campagne, M. Lapid a également déploré les dépenses excessives faites au profit des colonies. Par quoi se traduira cette critique une fois au gouvernement ?
Avec M. Nétanyahou, M. Lapid partage au moins trois lignes rouges s’agissant de la question palestinienne : pas de retour de réfugiés en Israël, annexion des blocs (Ariel, Maalé Adoumim et Etzion) et refus du partage de Jérusalem, une ligne rouge pour les Palestiniens cette fois-ci. M. Nétanyahou, parle lui aussi de la formule des deux Etats, même s’il est peut-être assez isolé sur cette question au sein de son propre parti.
Ces deux Etats sont-ils devenus une formule purement rhétorique ? Pas pour l’un des futurs interlocuteurs américains du premier ministre israélien, John Kerry. Ce dernier, futur secrétaire d’Etat, ne varie pas sur ce point : toute autre alternative serait une catastrophe à ses yeux. M. Lapid, si on se fie à son discours d’Ariel, très critique pour l’immobilisme de M. Nétanyahou, est du même avis.