La Knesset a approuvé, lors d’un premier vote sur trois, un projet de loi interdisant aux Palestiniens mariés à des citoyens de recevoir un permis de séjour en Israël, lundi soir, après une session parlementaire houleuse.
La loi sur la citoyenneté a expiré en juillet, ce qui a mis la coalition naissante dans l’embarras et divise à nouveau les partis au gouvernement.
Cette fois-ci, cependant, cinq législateurs se sont opposés à la version du projet de loi d’Ayelet Shaked, qui a obtenu 44 voix après que le Meretz et la Liste arabe unie, qui ne soutenaient pas l’accord, ont quitté la chambre au lieu de voter contre le projet de loi.
Cela s’est produit après que membre de la Knesset (MK) Ahmed Tibi de la Liste commune, une coalition de partis arabes majoritaires qui s’opposent avec véhémence à la législation, ait cherché à transformer le vote en une motion de confiance envers le gouvernement.
Le geste de Tibi a également empêché une rare collaboration entre les partis de droite du gouvernement et de l’opposition sur une version plus stricte du projet de loi par MK Simcha Rothman du parti du sionisme religieux, l’opposition se retirant également pour éviter de donner une légitimité à la coalition.
On ne sait toujours pas quelles commissions de la Knesset se chargeront des préparatifs des deuxième et troisième lectures du projet de loi. Walid Taha, de la Liste arabe unie, qui s’oppose à la loi, dirige l’une de ces commissions et les membres de la coalition craignent qu’il ne torpille tout vote futur.
Avant le vote, le projet de loi s’annonçait comme une nouvelle épreuve décisive pour la coalition, mais il a fini par être adopté sans trop de remous.
Les législateurs des partis travailliste, Nouvelle Espérance et Kahol Lavan ont tous apporté leur soutien à la nouvelle législation, tandis que les partis qui avaient exprimé une objection farouche au projet de loi se sont finalement abstenus.
Le président du Meretz, Nitzan Horowitz, a écrit dimanche que "la loi sur la citoyenneté est raciste et discriminatoire, et qu’elle n’a pas sa place dans un État démocratique". La décision de coopérer avec [le leader de l’opposition Benjamin] Netanyahu, [Bezalel] Smotrich, et [Itamar] Ben-Gvir est une violation flagrante des accords et une rupture de la coalition. Meretz ne le permettra pas, pas même en fermant les yeux."
Le législateur Walid Taha, de la Liste arabe unie, a déclaré dimanche que son parti s’opposait à la législation et l’a qualifiée de "raciste", menaçant de rompre la discipline de la coalition lors de futurs votes.
Le ministre de la Justice, Gideon Sa’ar, a toutefois justifié le projet de loi en déclarant que "Shin Bet nous a alertés que nous payons un prix sanglant pour les attaques terroristes perpétrées par des Palestiniens entrés en Israël par le biais du regroupement familial".
La saga du regroupement familial n’est qu’une des questions qui ont menacé l’unité de la coalition gouvernementale, dont la plus récente est la bataille menée principalement entre la Liste arabe unie et Ayelet Shaked au sujet d’une loi visant à connecter les villages et les maisons bédouins non reconnus au réseau électrique national.
Traduction : AFPS