Des manifestations se sont déroulées dans les villages de Beit Sira (région de Ramallah), de Zabda (région de Jénine), de Rafat (région de Salfit) et à Tulkarem (région de Tulkarm) avec des marches le long de la Barrière d’Annexion où les riverains ont essayé de planter les oliviers....
A Beit Sira, entre 400 et 500 manifestants ont marché sur les terres du village où ils ont rencontré une forte présence des soldats de l’occupation qui bloquaient le chemin jusqu’au lieu où ils voulaient planter les oliviers.
Les soldats étaient équipés de boucliers anti-émeutes, de matraques, de balles en métal recouvert de caoutchouc, de gaz lacrymogène et de balles réelles.
Après un temps d’arrêt d’environ 5 minutes, les soldats ont décidé de disperser la manifestation par la force : en utilisant les matraques et des bombes assourdissantes.
Les Palestiniens ont répondu la plupart du temps en s’éloignant en courant, bien que certains aient jeté des pierres.
Les soldats ont alors utilisé les jets de pierres comme prétexte pour tirer des balles en métal recouvert de caoutchouc, qui ont à leur tour provoqué davantage de jets de pierres.
Vers la fin de la manifestation, les soldats ont utilisé beaucoup de gaz lacrymogène et quelques salves de balles réelles ont été entendues.
A Beit Sira : Une ambulance a été prise pour cible par les Forces de l’Occupation Israélienne.
Plusieurs Palestiniens ont été légèrement blessés par les forces de l’occupation israélienne, dont un garçon qui a reçu une balle en caoutchouc dans la tête.
A Rafat, la manifestation non-violente de jeudi a rapidement rencontré les jeeps des soldats israéliens et de la police des frontières qui bloquaient la principale route agricole menant au Mur d’Annexion.
Les soldats israéliens ont jeté des bombes assourdissantes pour disperser la manifestation qui marchait pacifiquement avec des drapeaux palestiniens et des pancartes et chantait "Non au Mur" en Arabe.
En dépit des bombes assourdissantes, les manifestants ont avancé et les Forces d’Occupation ont tiré d’autres bombes assourdissantes et des grenades lacrymogènes directement sur la foule.
Les manifestants se sont alors assis devant les jeeps et les Palestiniens ont demandé à être autorisés à accéder à leur terre.
Les militaires israéliens ont récemment déclaré "zone militaire fermée" les 300 dunums (30 ha) sur les 500 dunums restants du village et ont limité l’accès aux oliveraies et aux terres de pâturage situées de l’autre côté du Mur.
Après la prière de midi sur la route, les Palestiniens sont revenus au village.
Récemment, Rafat et le village voisin de Deir Ballut ont été le site de démolitions et de restrictions d’accès.
Alors que la construction du Mur d’Apartheid dans le secteur a diminué, les forces de l’occupation ont publié des ordres de démolition et limité l’accès aux oliveraies et aux terres de pâturage situées de l’autre côté du Mur. Les bulldozers travaillent sur un flanc de colline pour des objectifs inconnus.
En 2003 et 2004, la région de Salfit, en particulier les villages de Deir Ballut, Azzawiya, Rafat et Mas’ha, fut le centre d’actions massives contre la construction du Mur d’Apartheid.
Sans arrêter totalement la construction du Mur, la résistance des villages a eu comme conséquence en 2005 la publication par la Cour Suprême d’un ordre de modification du tracé du Mur.
Rafat a perdu toutes ses terres sauf 500 dunums (50 ha). Rafat est située à côté du bloc de 27 colonies d’Ariel, le plus grand réseau de colonisation israélienne en Cisjordanie après le Grand-Jérusalem.
Alors qu’il faisait campagne à Ariel la semaine dernière, le leader du parti Kadima, Ehud Olmert, a promis à ses partisans que "le bloc d’Ariel sera une partie inséparable de l’Etat d’Israel, quoi qu’il arrive."
En Israël aussi les Palestiniens ont manifesté pour commémorer l’assassinat de 6 des leurs en 1976, quand déjà l’expropriation en faveur des colons et la mort répondaient aux revendications légitimes des Palestiniens.
Le 30 mars 2006, les Palestiniennes aussi se souviennent et revendiquent droit et justice.