> La garde à vue du président de l’AFPS a suscité de nombreux messages de solidarité et des propositions de réactions, dont des lettres aux ambassades de France des pays de l’UE.
> Les violences israéliennes du 10 au 21 mai ont suscité d’innombrables manifestations en Europe, de la Finlande à l’Espagne en passant par la Slovénie. Mais quasi « paralysie » de l’UE et de son chef des Affaires étrangères Josep Borrell. D’ailleurs, qu’a dit l’UE ? « Nous ne pouvons pas nous permettre l’impasse dans laquelle nous sommes depuis des années. On ne peut attendre de l’UE qu’elle finance une fois de plus la reconstruction de Gaza sans perspective réelle de résolution du conflit sous- jacent. » Une avancée ?
À la suite de la grève générale palestinienne du 18 mai, le Réseau syndical européen pour la justice en Palestine (ETUN) a soutenu la grève et exigé, notamment, la suspension de l’accord d’association entre l’UE et Israël, ainsi que la mise à jour de la base de données de l’ONU sur les entreprises qui traitent avec les colonies, et prendre des mesures, dont des actions syndicales, pour mettre fin à cette complicité. Après la décision de l’Autorité palestinienne d’annuler les élections en Palestine vu les entraves au vote des Palestiniens à Jérusalem-Est : l’UE est restée faible dans sa réponse en ne s’engageant pas sur le soutien à la tenue d’élections libres et démocratiques comme en 2006, malgré l’emprisonnement de candidats, de responsables politiques, et de membres de la société civile.
> L’Université d’Ariel, éligible aux subventions de recherche de l’UE (mai 2021), exemple type des complicités européennes. Seule université israélienne dans les territoires occupés, fondée en 1982 par l’armée, elle est passée en 2018 sous l’autorité civile. Le projet BOUNCE (sur le cancer du sein) de l’hôpital universitaire d’Helsinki, financé par l’UE, est lié à Ariel, dont le lieu est identifié comme « Israël ». En 2013, la Commission européenne a publié des « lignes directrices » selon lesquelles les financements de l’UE ne peuvent aller à des entités opérant dans les colonies. Mais le respect de ces directives n’est pas vraiment contrôlé, on le voit. Nous continuons à dénoncer cette situation.
> Le 20 mai un groupe interparlementaire pour les droits humains en Palestine, à l’initiative d’organisations anglophones – environ 20 parlementaires – a organisé des réunions virtuelles suivies d’initiatives telles que des réunions avec des chefs d’entreprise et leaders civiques sur la liberté d’expression sur la Palestine, et la nécessité de dissiper les préjugés autour de l’oppression subie par les Palestiniens.
Une réponse intéressante à deux phénomènes inquiétants. D’abord, la détérioration de la situation des droits de l’homme sur le terrain en Palestine. Ensuite, le « rétrécissement de l’espace » de liberté d’expression sur ces sujets dans de nombreux pays.
Aucun des députés français contactés, c’est-à-dire une dizaine, n’y a participé. Raison linguistique ? Extrait d’un communiqué :
« Nous savons que nos gouvernements en Amérique du Nord et en Europe ont joué un rôle matériel dans les violations par Israël du droit international et des droits humains des Palestiniens pendant des décennies, par le biais d’accords commerciaux, d’armes et de sécurité, ainsi que par un soutien diplomatique. Nous insistons sur le fait qu’Israël doit être tenu responsable par la com- munauté internationale. Il est maintenant temps pour les gouvernements d’adopter des mesures concrètes pour faire pression sur Israël afin qu’il respecte les droits de l’homme. »
> L’Initiative des Citoyens Européens (ICE), demandait à la Commission une législation qui interdise le commerce entre l’UE et des colonies. La décision de la Cour de Justice de l’UE (CJUE) a été rendue le 12 mai, en pleine offensive d’Israël
contre Gaza… En bref :
> La décision de rejet de l’ICE est annulée et la Commission est condamnée aux dépens ;
> La Commission peut faire appel dans un délai de 2 ou 4 mois (cela n’est pas clair) ;
> La CJUE ne s’est pas prononcée sur le fond, mais a indiqué que la Commission n’a pas assez justifié sa décision. Elle doit revenir sur cette décision, ou expliquer clairement pourquoi elle estime que l’interdiction des produits des colonies doit être vue comme relevant de la politique extérieure (compétence partagée entre les États et le Conseil, compétence exclusive du Conseil s’il s’agit de sanctions) et non de la politique commerciale (compétence exclusive de la Commission).
Nous ne pouvons pas agir avant la fin du délai d’appel ou la production d’un nouveau document par la CJUE.
> La CPI toujours attaquée… et défendue, c’est à noter dans une lettre ouverte (1er juin) pour la défense de son indépendance, par 55 personnalités, anciens ministres européens dont Jean-Marc Ayrault, Lionel Jospin et Hubert Védrine.
« Nous sommes maintenant profondément préoccupés par la critique publique injustifiée de la Cour concernant son enquête sur les crimes présumés commis dans le territoire palestinien occupé, y compris les accusations infondées d’antisémitisme ».
> Et toujours l’IHRA et ses pressions tous azimuts avec l’aide de l’ambassade d’Israël… Notre lutte aux côtés de la CECP a connu de grands succès mais doit continuer !