Les soulèvements arabes ont jusqu’à présent respecté un scénario assez simple : l’éclatement d’un ressentiment via les réseaux sociaux qui prend de court une autocratie, laquelle multiplie les concessions, trop peu, trop tard, jusqu’à être emportée par la vague. Depuis le début de ce mouvement historique (qui ne fait que commencer) les deux directions palestiniennes, en Cisjordanie comme à Gaza, se croient protégées par leurs statuts singuliers.
A Ramallah, l’Autorité palestinienne peut difficilement apparaître omnipotente dès lors que ses mouvements restent soumis au bon vouloir de l’armée israélienne. A Gaza, le Hamas se considère intouchable compte tenu de son statut d’artisan de la résistance à Israël.
Cette sénérité n’est qu’apparente compte tenu de la crispation manifestée depuis deux mois par le Hamas vis à vis de tout rassemblement à Gaza. Les dernières victimes en date, lundi 28 février, sont les “unionistes” qui souhaitent un rabibochage entre les deux principales formations palestiniennes, à couteaux tirés depuis 2006.
Plusieurs milliers de jeunes Palestiniens se sont regroupés ces dernières semaines sur Facebook pour lancer des appels au “changement” et à l’unité politique des factions palestiniennes. Ils ont déjà organisé plusieurs marches dans les grandes villes de Cisjordanie, à Ramallah, Naplouse et Hébron. De grandes manifestations pour “l’unité” sont annoncées le 15 mars à Gaza, en Cisjordanie et dans les camp de réfugiés palestiniens à l’étranger.
A Ramallah, les mesures annoncées pour contenir cette pression encore embryonnaire se limitent à l’annonce d’élections générales à la rentrée, un rendez-vous pour lequel le Hamas n’a pas encore donné son accord. “Trop peu, trop tard” [1] comme l’estime le politologue Saleh Abdel Jawad ?
Qui sait ?
L’Autorité palestinienne