« L’initiative de paix arabe n’est pas susceptible d’être révisée », a déclaré le secrétaire général de la Ligue arabe, réunie en session ministérielle au Caire pour préparer le sommet arabe de Ryad, les 28 et 29 mars.
Mme Livni avait affirmé qu’Israël ne pouvait accepter l’initiative de paix arabe « dans sa forme actuelle », dans une rare interview publiée jeudi par un journal palestinien, le quotidien al-Ayyam.
Parallèlement, la Libye a annoncé hier qu’elle ne participerait pas au sommet arabe à Ryad, estimant que les pays arabes « ne sont pas sérieux ». Sur un ton excédé, le chef de la diplomatie libyenne, Abdel Rahman Chalgham, a affirmé que « tous les Arabes estiment désormais que l’Iran (chiite) est l’ennemi principal et ont oublié Israël ». Selon lui, les Arabes « exercent des pressions sur les Palestiniens pour qu’ils se conforment aux conditions du quartette et personne ne fait pression sur Israël ».
Le quartette pour le Proche-Orient (USA, Union européenne, Russie et ONU) exige que tout gouvernement palestinien reconnaisse Israël ainsi que les accords conclus dans le passé et renonce à la violence, comme condition à la levée du boycottage international imposé aux Palestiniens après la formation du gouvernement par le mouvement islamiste Hamas, en mars 2006.
À ce sujet, deux collaborateurs du Premier ministre israélien Ehud Olmert sont partis samedi à Washington pour convaincre les États-Unis de maintenir leur veto à un dialogue avec le Hamas, a indiqué hier une responsable israélienne. M. Olmert, tout comme les États-Unis jusqu’à présent, s’opposent à une reconnaissance d’un gouvernement d’union nationale palestinien en cours de constitution, qui doit regrouper le Hamas et le Fateh du président Mahmoud Abbas tant que le principal mouvement islamique palestinien n’aura pas reconnu explicitement Israël. Selon le quotidien Yediot Aharonot, les dirigeants israéliens redoutent que l’Administration américaine change de position et accepte un dialogue avec un gouvernement Hamas-Fateh sous la pression de certains membres de l’Union Européenne tels que la France.
M. Haniyeh a d’ailleurs rencontré hier soir à Gaza le président Abbas pour discuter du prochain gouvernement dont il a la charge et dont la constitution pourrait être annoncée « à la fin de la semaine prochaine », a indiqué samedi un porte-parole du Hamas. Le Hamas qui a présenté samedi à Ismaïl Haniyeh, chargé de former le futur gouvernement d’union avec le Fateh, une liste de neuf ministres, a indiqué un porte-parole du mouvement islamiste. L’identité des personnalités faisant partie de cette liste n’a pas été précisée, mais une source a indiqué que cette liste ne comprend aucun ministre, ancien ministre ou député de la bande de Gaza, mais des ministres Hamas originaires de Cisjordanie pourraient y figurer.
Selon le porte-parole, Ismaïl Radouane, « il reste toutefois quelques différends à surmonter à propos du ministère de l’Intérieur » qui chapeaute la plupart des services de police et de sécurité. Aux termes d’un accord conclu entre le Hamas et le Fateh le 8 février à La Mecque, le Hamas doit désigner une personnalité indépendante comme ministre de l’Intérieur. Mais le candidat désigné doit ensuite obtenir l’aval du président Abbas. Ce point, ainsi que l’attribution du ministère des Affaires étrangères, étaient précisément au menu de la rencontre Abbas-Haniyeh, hier soir.