Khader Shaheen animait l’emission ‘‘Good Morning’’sur ‘’la voix de la Palestine’’ et était également correspondant dans la région pour la chaine iranienne Al-Ahlam. Lui et son collègue Mohamed Sarhan ont été arrêtés pendant l’opération militaire israélienne contre la bande de Gaza.
Comme nous le rapportions à l’époque de l’arrestation, le procureur israélien les accusait d’avoir divulgué des informations confidentielles sur les manœuvres de l’armée israélienne lorsqu’elle préparait les invasions terrestres de la Bande de Gaza, et d’autres informations qui pouvaient “aider l’ennemi”, selon l’inculpation.
Les journalistes se sont vus accusé d’avoir travaillé dans la Bande de Gaza et d’avoir filmé les manœuvres des forces israéliennes, en dépit de l’interdiction de la censure militaire.Selon l’acte d’accusation, les deux journalistes travaillaient dans une compagnie qui fournit des informations médiatiques et de communication à plusieurs destinations dans le monde, dont la chaîne iranienne Al-Alam.
L’accusation israélienne a estimé, lors de la mise en examen, que les journalistes étaient dans la Bande de Gaza, près de l’armée israélienne se préparant à envahir Gaza par la terre. L’information avait été diffusé à la télévision et les Israéliens ont affirmé qu’ils avaient le droit de poursuivre ces journalistes parce que parmi les téléspectateurs se trouvaient des habitants de la Bande de Gaza.
Le procureur israélien a montré le reportage en direct dans lequel le journaliste dit : “Il y a des manœuvres importantes de chars israéliens en direction de la frontière avec la Bande de Gaza et des tirs d’artillerie en augmentation à Beit Hanoun et Jabaliya. Tout ceci indique qu’une invasion a lieu maintenant dans de nombreux secteurs de la Bande de Gaza. »
La Cour du district de Jérusalem, contrôlée par les Israéliens, a ainsi accusé les deux journalistes d’avoir « révélé des secrets militaires à l’ennemi par leur couverture de la guerre à Gaza. » De plus, la Cour a estimé que le reportage « a donné des informations classées « secrètes » au monde et en direct sans l’accord de la censure militaire deux avant le début de la campagne terrestre dans la Bande de Gaza. »
Au regard du droit international, les journalistes palestiniens n’avaient aucune obligation de demander à la force israélienne d’occupation de demander la permission de faire un reportage sur ses attaques contre la population palestinienne occupée.
Le lancement d’une campagne de soutien
Une campagne de soutien a été lancée hier. Le bureau de l’Université jésuite de Santa Clara en Californie, chargé de superviser la campagne, a lancé une déclaration de soutien aux deux journalistes. Elle fait part de la profonde préoccupation devant les conséquences de l’emprisonnement.
La déclaration précise que le but de la campagne est d’aller présenter ce cas aux organisations internationales ainsi qu’a différents medias.
Le Premier ministre Salam Fayyad et son conseiller sur les affaires de Jérusalem, Hatem Abdel Qader, ont exigé l’accès aux dossiers de l’affaire et le procès, demandant que le tribunal de prendre une position claire, et voyant dans l’arrestation des deux journalistes une atteinte à la liberté de la presse en Palestine.