Le Conseil oecuménique des
Eglises (World Council of
Churches) qui a son siège à
Genève, regroupe 350 églises protestantes
et orthodoxes de tous les continents.
Il condamne depuis quarante ans l’occupation
des terres palestiniennes et
l’annexion de Jérusalem-Est. Après
l’offensive israélienne « Rempart » du
printemps 2002 dans les territoires occupés,
le COE a lancé le programme EAPPI
(Ecumenical Accompaniment Programme
in Palestine and Israel - Accompagnement
oecuménique en Palestine
et Israël) : 450 personnes de quinze
nationalités ont à ce jour séjourné trois
mois au moins auprès des villageois
palestiniens qui se battent contre le mur
et sont menacés par les colons et les soldats
israéliens.
Le COE a saisi l’occasion du quarantième
anniversaire de la guerre des Sixjours
pour réunir ses membres à Amman
et les appeler à redoubler d’efforts contre
l’occupation. Des six continents, cent
trente personnes
(ecclésiastes comme
laïcs) étaient venues
représenter leurs
églises et leurs ONG,
protestantes, orthodoxes,
catholiques et
entourer les responsables
des églises de
Palestine et d’Israël.
Ils ont lancé un
Forum pour la paix
en Palestine et Israël.
Le Forum oecuménique
« représentera
un espace où seront développées des
stratégies globales visant le double
objectif du rétablissement et de la
construction de la paix. » L’initiative
entend être un instrument propre à « catalyser
et coordonner les efforts existants
et nouveaux entrepris par les Eglises
en faveur de la paix ». Elle vise à « mettre
fin à l’occupation illégale conformément
aux résolutions des Nations unies »,
et se veut une expression de l’engagement
des Eglises « en faveur d’une campagne
interreligieuse pour la paix et
la justice servant tous les peuples de la
région ».
Secrétaire général du COE, le pasteur
Samuel Kobia a affirmé que le forum
serait « un groupe participatif d’Eglises
et d’organisations
qui souhaitent se
rencontrer, agir de
manière interdépendante
et coopérer au service d’une
cause commune ». L’évêque Munib Younan,
représentant de l’Eglise évangélique
luthérienne de Jordanie et de Terre
Sainte, a déclaré : « Nous attendons des
Eglises du monde entier qu’elles prennent
clairement position et qu’elles soient
à nos côtés en manifestant une solidarité
active face à ce conflit tragique qui
maintient les Palestiniens dans la souffrance
et les Israéliens dans la crainte
et qui ne pourra être réglé que par une
paix juste. »
Document fondateur, l’Appel d’Amman
évoque « le piège d’un
cycle toujours plus
menaçant de violence,
d’humiliation et de
désespoir » et met en
exergue le rôle des
Eglises pour la réconciliation.
A l’appel des
chrétiens de Palestine,
qui affirment : « Nous
ne voulons plus de discours
sans engagements.
Il est grand
temps d’agir », les participants
ont répondu
que « les Eglises font partie du conflit.
Elles ne peuvent rester silencieuses tant
qu’il y a de la souffrance (...) »
Le Forum oecuménique Palestine-Israël
sera guidé par trois impératifs fondamentaux : l’impératif éthique et théologique
d’une paix juste, l’impératif
oecuménique de l’unité dans l’action et
l’impératif évangélique de la solidarité
réelle. L’action du Forum se fonde sur
des postulats qui renvoient notamment
à la pertinence des résolutions des Nations
unies et des conventions de Genève, à
une solution fondée sur la coexistence
de deux Etats, le droit de retour pour
les réfugiés palestiniens, avec la ville
de Jérusalem ouverte et commune et le
rejet de toute violence.
Appel urgent à solidarité financière
pour les habitants de Nahr el-Bared
Depuis plus de deux mois, des combats violents se déroulent dans le camp de réfugiés palestiniens de Nahr al-Bared au nord
du Liban. L’armée libanaise, qui cherche à éliminer des combattants extrémistes installés depuis quelques mois dans le camp,
bombarde les quartiers d’habitations. Le camp n’est plus qu’un champ de ruines. Des milliers de réfugiés ont dû fuir vers
d’autres camps -à Beddaoui notamment- et, ayant tout perdu, se trouvent dans le dénuement le plus total.
Les ONG palestiniennes qui travaillent dans ces camps n’arrivent plus à faire face aux demandes de base des familles à nouveau
chassées de chez elles, et elles appellent à la solidarité financière.
– Adressez vos dons à l’association, mention SOS camps du Liban (AFPS, 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris).
Par chèque ou par virement AFPS CCP - La Source - n° 34 521 83 N 033
Sara Kana’an, 4 ans : « On dormait
quand ils ont commencé à bombarder, j’ai
commencé à pleurer avec ma maman mais
papa il pleurait pas. Maman elle a dit qu’ils
ont bombardé mon école et tous les jouets
sont brûlés, beaucoup de gens sont venus dans
la maison de ma grand-mère mais après on
est tous partis à Beddaoui.
Tous les jours il y a une voiture qui vient pour
nous apporter du pain et à manger, je veux
pas retourner à mon école parce qu’elle a
explosé. »