Alors que l’armée israélienne annonçait la poursuite des combats sur six fronts, au Sud-Liban, jusqu’à la rivière Litani et la reprise des bombardements aériens au terme de la « trêve humanitaire » qu’elle avait décrétée ces deux derniers jours, les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne se rencontraient, en session extraordinaire à Bruxelles, pour s’accorder sur une position commune en regard de l’évolution du conflit après le carnage de Cana.
Les discussions au sein des Vingt-cinq ont reproduit les difficultés rencontrées au Conseil de sécurité des Nations unies où est en négociation le texte d’une résolution sur base d’une proposition française.
Paris suggère de réclamer une cessation des hostilités, préalable à un accord politique sur un cessez-le-feu pour une solution durable et au déploiement d’une force internationale. Le ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, s’est donc déclaré satisfait, mardi, de l’adoption de la déclaration des Vingt-cinq qui « appelle à une cessation immédiate des hostilités qui sera suivie par un cessez-le-feu ».
Un texte en deçà de ce que proposait la présidence finlandaise de l’UE, c’est-à-dire l’appel à « un cessez-le-feu immédiat ». Un consensus a été impossible à rassembler en raison de l’opposition des Britanniques et des Néerlandais, ce qui n’est pas surprenant à l’aune de leur alignement traditionnel sur la politique américaine, et également des Allemands, ce qui l’est plus.
La position de l’UE, si elle autorise plus d’espoir de convergence avec les Etats-Unis, n’en est pas moins minimaliste.
L’UE rejette l’appel au cessez le feu tandis que l’ONU n’arrive pas à agir et que la désunion prévaut.
Les efforts pour imposer un cessez le feu immédiat au Liban se sont révélés vains hier 1er août 2006 après que l’UE divisée a émis une déclaration très modérée et que les Nations unies ont repoussé la discussion de l’ensemble du Conseil de sécurité promises par Tony Blair et Condoleezza Rice.
Malgré l’escalade de la violence au sud Liban, les ministres des Affaires étrangères de l’UE ont rejeté une proposition de déclaration qui appelait à un cessez le feu immédiat et nommait les bombardements israéliens une "grave violation du droit humanitaire international". Se pliant, en termes sémantiques, à Washington etTel Aviv, ils ont appelé à la place à " une cessation immédiate des hostilités, qui devra être suivie d’un cessez le feu durable".
L’Allemagne et 4 autres pays ont apporté leur soutien à l’opposition de la Grande Bretagne à la formultion plus dure préconisée par la France. En langage UE, une "cessation" semble bien signifier une pause temporaire, tandis que un "cessez le feu" implique un arrangement plus permanent.
La formulation est quasiment la même que celle de la déclaration sur laquelle les ministres des Affaires étrangères se sont accordés il y a deux semaines lors de leur dernière réunion à Bruxelles.
La seule différence porte sur l’ajoût de l’appel à un cessez le feu durable après la dite cessation.
La Ministre des Affaires étrangères (britannique), Margaret Beckett, a rejeté l’idée que le compromis revenait à donner un "feu vert" à Israël pour la poursuite de son offensive militaire.