Les Nations unies ont demandé jeudi 15 janvier à Israël de reprendre « immédiatement » le versement de taxes collectées pour le compte de l’Autorité palestinienne. Celui-ci avait été suspendu en représailles à l’adhésion des Palestiniens à la Cour pénale internationale (CPI).
Lors d’un débat sur le Proche-Orient au Conseil de sécurité, le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les affaires politiques, Jens Anders Toyberg-Frandzen, a estimé que les deux camps s’étaient engagés dans « une spirale négative de mesures et de contre-mesures ». Il les a appelés à « s’abstenir de toute action qui pourrait exacerber encore les divisions ».
Israël a gelé le versement de 106 millions d’euros (123 millions de dollars) de taxes collectées pour le compte de l’Autorité palestinienne peu avant l’adhésion de celle-ci à la CPI, dans le but avoué d’y citer à comparaitre des responsables israéliens pour crimes de guerre. Ces paiements sont vitaux pour l’Autorité Palestinienne, car ils représentent plus des deux tiers de ses recettes budgétaires propres et contribuent au paiement de quelque de 150 000 fonctionnaires.
Parvenir à un consensus
« Le conflit israélo-palestinien est entré en terre inconnue et il semble qu’il n’y ait pas d’espoir d’un retour à des négociations de paix dans l’avenir immédiat », a déploré M. Toyberg-Frandzen, en appelant à la promotion d’« un règlement négocié du conflit sur la base d’une solution à deux Etats ».
L’adhésion palestinienne à la CPI faisait suite au rejet le 30 décembre, par le Conseil, d’un projet palestinien de résolution. Le représentant palestinien auprès des Nations unies, Ryad Mansour a confirmé jeudi que l’Autorité palestinienne allaient « continuer à solliciter le Conseil de sécurité ». La Ligue arabe a annoncé de son côté vouloir mobiliser des soutiens internationaux en faveur d’un nouveau projet de résolution.
Les Etats-Unis, qui avaient voté contre sans toutefois user de leur droit de veto, ont réaffirmé leur opposition à une telle démarche. Pour l’ambassadeur israélien Ron Prosor, « le président Abbas se berce d’illusions au lieu de s’engager dans des négociations ». « En choisissant de rejoindre la CPI, les Palestiniens ont confirmé qu’ils ne veulent pas négocier ni faire de concessions », a-t-il ajouté.
Avant le vote du 30 décembre, la France avait tenté d’élaborer une résolution de compromis. L’ambassadeur François Delattre a confirmé jeudi que Paris « continuera ses efforts en vue d’une résolution constructive, raisonnable et consensuelle ». Deux des nouveaux membres non permanents du Conseil, la Nouvelle-Zélande et l’Espagne, se sont déclarés favorables à un texte fixant les paramètres d’un règlement et un calendrier précis. Mais ce document devra être « négocié pour parvenir à un consensus » et « présenté au moment politiquement le plus opportun ».