Photo : Le président Biden rencontre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Compte Twitter de Netanyahu.
Le 20 septembre, le président Joe Biden a rencontré Benjamin Netanyahu pour la première fois depuis que le Premier ministre israélien a pris le pouvoir l’hiver dernier.
Les deux dirigeants ne se sont pas rencontrés à la Maison Blanche, mais à New York. Certains y ont vu une réprimande de la part de Joe Biden, son administration ayant publiquement critiqué les réformes judiciaires proposées par le gouvernement israélien de droite.
Toutefois, avant la réunion, M. Biden a déclaré que les États-Unis restaient attachés à Israël, quels que soient leurs désaccords. "Aujourd’hui, nous allons discuter de certaines questions difficiles. Il s’agit de défendre les valeurs démocratiques qui sont au cœur de notre partenariat, notamment l’équilibre des pouvoirs dans nos systèmes, de préserver la voie vers une solution négociée à deux États et de veiller à ce que l’Iran ne se dote jamais, jamais, d’une arme nucléaire", a-t-il déclaré à la presse.
"Car même si nous avons des divergences" a-t-il poursuivi, "mon engagement envers Israël... est inébranlable. Je pense que sans Israël, aucun juif dans le monde n’est en sécurité. Je pense qu’Israël est essentiel."
Le compte-rendu de la rencontre par la Maison Blanche indique que M. Netanyahu sera invité à la Maison Blanche avant la fin de l’année.
La rencontre a été critiquée sur les réseaux sociaux par des organisations palestiniennes et des groupes progressistes. "Le Premier ministre israélien Netanyahou est le chef corrompu et raciste d’un gouvernement d’extrême droite et fasciste qui ne recule devant rien pour faire avancer l’apartheid et voler davantage de terres palestiniennes. Le président Biden ne devrait pas le rencontrer - point final" a tweeté l’Institut pour la compréhension du Moyen-Orient (IMEU).
"M. Biden n’aurait pas dû rencontrer un homme qui utilise la violence d’extrême droite pour éroder les institutions démocratiques et renforcer le régime d’apartheid" ont écrit les Démocrates de la justice. "Nous condamnons cette rencontre avec Netanyahu qui a encouragé la violence contre les Palestiniens, l’érosion de leurs droits humains et la violation du droit international."
Malgré les critiques publiques de l’administration à l’égard d’Israël, celle-ci n’a pratiquement rien fait pour entraver l’agenda domestique du gouvernement israélien. En fait, M. Biden fait actuellement pression en faveur de deux politiques qui apportent des gains considérables à M. Netanyahu : la normalisation avec l’Arabie saoudite et l’admission au programme d’exemption de visa.
En début de semaine, un journal saoudien a rapporté que l’Arabie saoudite s’était retirée des pourparlers avec Israël en raison du refus du pays d’accorder des concessions aux Palestiniens. La source, qui citait spécifiquement les actions du ministre israélien des finances Bezalel Smotrich et du ministre de la sécurité Itamar Ben Gvir, était prétendument un fonctionnaire du bureau de M. Netanyahu.
Les responsables américains et israéliens ont immédiatement nié ces propos et ont insisté sur le fait que les négociations se poursuivaient. "La question palestinienne ne sera pas un obstacle à la paix" a déclaré le ministre israélien des affaires étrangères, Eli Cohen.
Avant leur rencontre aujourd’hui, M. Biden a déclaré à M. Netanyahu : "Si vous et moi, il y a dix ans, parlions de normalisation avec l’Arabie saoudite, je pense que nous nous regarderions l’un l’autre en nous demandant qui a bu quoi ?"
"Peut-être du whisky irlandais", a répondu M. Netanyahu avant d’ajouter : "Je pense que sous votre direction, Monsieur le Président, nous pouvons forger une paix historique entre Israël et l’Arabie saoudite. Et je pense qu’une telle paix nous aiderait grandement à mettre fin au conflit israélo-arabe, à réconcilier le monde islamique et l’État juif et à faire progresser une paix véritable entre Israël et les Palestiniens."
À l’extérieur de la réunion, des centaines de manifestants "pro-démocratie" se sont rassemblés pour dénoncer le gouvernement Netanyahou, nombre d’entre eux brandissant des drapeaux israéliens.
"Nous ne pouvons pas rester les bras croisés alors que le gouvernement du Premier ministre Netanyahou a saboté la vision d’Israël en tant qu’État juif et démocratique" a déclaré le contrôleur Brad Lander à la foule. "Il n’y a pas de démocratie avec l’occupation. Pour qu’Israël ait un avenir démocratique digne de ce nom, il faut mettre fin à l’occupation. La lutte contre l’occupation fait partie intégrante de notre combat pour l’avenir démocratique d’Israël."
La nuit dernière, les forces israéliennes ont tué six Palestiniens, quatre lors d’une attaque à Jénine et deux autres à Gaza et à Jéricho.
Traduction : AFPS