[1] voir aussi l’Orient le Jour
Washington demande un gel de quatre mois de la colonisation à Jérusalem-Est
Les États-Unis s’engagent à faire pression sur les Palestiniens pour qu’ils acceptent des négociations directes avec Israël en échange d’un geste de bonne volonté de l’État hébreu.
Les États-Unis ont demandé à Israël un gel de quatre mois de la colonisation juive à Jérusalem-Est, y compris dans les quartiers juifs, en échange de négociations directes avec l’Autorité palestinienne, afin de relancer le processus de paix, selon des médias israéliens. Washington s’est engagé à faire pression sur le président palestinien, Mahmoud Abbas, pour qu’il accepte ces négociations directes avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, écrivait hier le quotidien Haaretz, citant des responsables israéliens. La chaîne israélienne Channel Two, qui a également fait état de la proposition américaine, a précisé que la réponse d’Israël n’était pas attendue avant la fin des célébrations de la pâque juive, la semaine prochaine. Le bureau de M. Netanyahu n’a pas souhaité commenter ces informations. Selon le Haaretz, la durée de quatre mois coïncide avec le calendrier proposé par la Ligue arabe pour des discussions indirectes, dites de « proximité », entre Israéliens et Palestiniens sous l’égide des États-Unis.
Début mars, M. Abbas avait accepté de tenir ces négociations indirectes. Mais le sommet arabe tenu en Libye a décidé, le 28 mars, de conditionner la reprise de ces négociations à un arrêt total de la colonisation israélienne, y compris à Jérusalem-Est, une position adoptée également par les Palestiniens. « Il doit y avoir un gel total des colonies à Jérusalem et dans l’ensemble de la Cisjordanie avant un retour aux négociations, directes ou indirectes », a dit le porte-parole de M. Abbas, en réaction à l’information du Haaretz. « Il faut tenir compte des paramètres fixés par le sommet arabe en vue d’une reprise du processus de paix », a déclaré Nabil Abou Roudeina à l’AFP.
Le gouvernement Netanyahu a jusqu’à présent exclu tout arrêt de la colonisation à Jérusalem-Est, secteur à majorité arabe dont la communauté internationale ne reconnaît pas l’annexion en 1967. Israël considère l’ensemble de la Ville sainte comme sa capitale « indivisible et éternelle », tandis que les Palestiniens souhaitent établir la capitale de leur futur État à Jérusalem-Est. Le contentieux des colonies est aujourd’hui le principal obstacle à la relance du processus de paix. M. Netanyahu est rentré le 25 mars en Israël, après une visite sous tension aux États-Unis qui n’a pas permis de régler la crise avec l’administration Obama née d’une annonce d’un nouveau projet de colonisation à Jérusalem-Est en pleine visite, le 9 mars, du vice-président américain Joe Biden. Face à la pression des États-Unis, Israël avait annoncé en novembre un moratoire limité et temporaire (10 mois) sur la construction de nouveaux logements en Cisjordanie. Mais ce moratoire ne concerne pas Jérusalem-Est.
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