Le gouvernement israélien s’apprête à reprendre un projet controversé de plantation d’arbres dans le désert du Néguev, à proximité de villes palestiniennes.
Le ministre du logement et de la construction, Zeev Elkin, membre de la Knesset appartenant au parti de la Nouvelle Espérance, a déclaré que le plan de boisement du Fonds national juif (FNJ) reprendrait "bientôt", selon le radiodiffuseur national Kan.
Près de 300 000 citoyens palestiniens d’Israël vivent dans le Néguev, le territoire le plus vaste et le plus méridional d’Israël.
En décembre et janvier, des centaines de personnes ont manifesté contre le plan de boisement du FNJ, qui, selon eux, est un prétexte pour les expulser de leurs terres afin de faire place à de nouvelles villes juives.
Le plan a été temporairement mis en attente après l’effondrement redouté du gouvernement du Premier ministre Naftali Bennett en janvier. Le parti islamiste Raam, qui fait partie de la coalition gouvernementale et dispose d’une base électorale dans le Néguev, a menacé de ne pas soutenir le gouvernement de Bennett lors des prochains votes sur le projet.
Les partis favorables à la colonisation au sein de la Knesset avaient soutenu le plan du FNJ, à savoir le Likoud et le bloc sioniste religieux d’extrême droite. Elkin était membre du Likoud et l’a quitté en décembre 2020 pour rejoindre le Nouvel espoir, formé par un autre transfuge du Likoud, Gideon Saar.
Le plan de reboisement a vu la police israélienne et les travailleurs du JNF passer au bulldozer des cultures appartenant à des citoyens palestiniens d’Israël dans la zone des villages d’al-Naqe et d’al-Atrash en décembre et janvier.
La semaine dernière, Israël a déclaré qu’il avait l’intention de construire deux grandes villes juives dans le désert du Néguev, dans le cadre d’un plan d’expansion des colonies, à proximité immédiate de zones où vivent des Palestiniens.
Le plan prévoit d’accueillir entre 100 000 et 125 000 Israéliens dans une colonie située à la périphérie du village palestinien de Kasifa et de la ville à majorité palestinienne de Tel Arad.
Le gouvernement israélien a déclaré que Kasif serait essentiel pour résoudre la crise du logement dans le pays et fournir des logements à la communauté ultra-orthodoxe. Actuellement, il manque environ 40 000 unités de logement pour la communauté ultra-orthodoxe israélienne. La deuxième ville du plan est consacrée aux Juifs non religieux, près de la frontière avec l’Égypte.
Cependant, près de 100 000 Palestiniens possédant la citoyenneté israélienne vivent dans ces 35 villages non reconnus du Néguev.
Israël affirme que les Palestiniens n’ont aucun droit sur les terres des villages non reconnus. Il a déployé des unités de "police verte" pour leur interdire de planter des fruits et légumes de saison et limiter leurs zones de pâturage.
Les villages non reconnus sont privés de toute infrastructure et de tout soutien de la part du gouvernement. Il n’y a pas de moyens de transport, pas de routes, pas d’écoles, et les autorités israéliennes ne collaborent pas avec leurs dirigeants locaux.
Traduction : AFPS
Photo : Activestills
Des Bédouins palestiniens possédant la citoyenneté israélienne tentent d’empêcher l’utilisation de bulldozers israéliens dans le cadre d’un programme de plantation d’arbres mené par le Fonds national juif (FNJ) sur les terres du village de Sa’we al-Atrash, dans le désert du Naqab, également appelé Néguev, le 12 janvier 2022. Depuis sa création en 1901, le FNJ acquiert des terres au service du projet colonial dans la région de la Palestine. À ce jour, Israël interdit aux réfugiés palestiniens du Naqab, dont la plupart se trouvent actuellement dans les camps de réfugiés de Gaza, de retourner dans leurs villes ethniquement nettoyées, au profit des colons israéliens.