Israël a depuis longtemps affirmé qu’il entendait maintenir une présence militaire le long de la vallée du Jourdain, ce à quoi s’opposent les Palestiniens, qui refusent tout maintien d’une présence militaire israélienne le long des frontières d’un futur Etat palestinien après la conclusion d’un accord de paix, et ce notamment dans la vallée du Jourdain. Dimanche matin, le quotidien israélien Maariv, a affirmé que le premier ministre Benjamin Nétanyahou avait décidé "de construire une barrière de sécurité dans la vallée du Jourdain".
STOPPER L’IMMIGRATION CLANDESTINE
Selon le journal, cette décision intervient sur fond de "divergences d’opinion" et "d’impasse dans les négociations israélo-palestiniennes à cause du contrôle militaire de la vallée du Jourdain". Selon l’article de Maariv, M. Nétanyahou doit donner son feu vert "juste après la fin de la construction de la barrière à la frontière avec l’Egypte".
En janvier 2012, le premier ministre avait affirmé à ses ministres qu’il "renforcerait les barrières le long de la frontière avec la Jordanie", afin de stopper l’immigration clandestine, une fois la barrière de sécurité entre Israël et l’Egypte dans la péninsule du Sinaï achevée. Un porte-parole de M. Nétanyahou a refusé de donner plus de détails sur ces projets, ou de commenter l’article de Maariv, repris par l’agence palestinienne Wafa.
Le porte-parole du président palestinien, Mahmoud Abbas, a dénoncé ces projets, jugeant que "les déclarations du premier ministre israélien sur la construction d’une barrière dans la vallée du Jourdain n’ont pour but que de faire échouer la visite du secrétaire [d’Etat américain] Kerry", a-t-il affirmé, cité par Wafa.
JOHN KERRY RESTE "OPTIMISTE"
M. Kerry doit rencontrer MM. Abbas et Nétanyahou séparément mercredi, pour tenter de donner un nouvel élan aux négociations de paix, alors que les Palestiniens dénoncent l’attitude d’Israël, qui a annoncé la construction de nouveaux logements dans les colonies. Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a imposé un black-out médiatique sur les pourparlers de paix, auxquels il a ramené les deux parties fin juillet, après un gel de près de trois ans. Il s’est toutefois dit "optimiste" quant au processus de paix israélo-palestinien, affirmant espérer des "progrès dans les prochains mois", au début d’une tournée régionale entamée dimanche au Caire.
Appelant "à ménager l’espace nécessaire à ces négociations", il a estimé que les constructions israéliennes avaient "perturbé la perception de quelques-uns quant à savoir si certains étaient sérieux et se dirigeaient dans la bonne direction".
Toutefois, a-t-il ajouté, "je garde espoir que nous ferons des progrès dans les prochains mois et je demande partout et à chacun de garder l’esprit ouvert, de parler un langage de paix, pas de haine ou de guerre [...] mais plutôt des possibilités que la paix pourrait apporter à tous".
Colonies : les Palestiniens menacent d’aller devant le Conseil de sécurité de l’ONU
Les Palestiniens ont menacé dimanche de se pourvoir devant le Conseil de sécurité de l’ONU, après la nouvelle annonce israélienne de construction dans les colonies et la publication d’appels d’offres pour construire 1 859 logements en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. "L’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) examine un mécanisme pour aller devant le Conseil de sécurité (de l’ONU) et condamner ces nouvelles décisions israéliennes, d’autant qu’il existe des résolutions internationales qui déclarent illégales les colonies", a déclaré Wassel Abou Youssef, un membre de la direction de l’OLP.
NB : Israël a publié ce dimanche des appels d’offres pour la construction de 1859 logements en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, avant la visite du secrétaire d’Etat américain, selon une ONG.
L’organisation Peace Now a affirmé que 1031 parcelles étaient concernées en Cisjordanie occupée et 828 à Jérusalem-Est.
Les entreprises qui remporteront les appels d’offres pourront commencer à construire rapidement, a ajouté l’ONG.
Le 30 octobre dernier, Israël avait annoncé la construction de centaines de nouveaux logements dans les colonies à Jérusalem-est, quelques heures seulement après avoir libéré 26 prisonniers palestiniens. (Le Figaro avec AFP).