Photo : Le moment où une frappe aérienne israélienne a visé un véhicule civil à proximité d’une activité de divertissement pour les enfants palestiniens déplacés dans l’un des camps de Rafah, le 7 février 2023. © Eye on Palestine
Israël a mené des frappes aériennes dans la ville de Rafah, au sud de Gaza, faisant des dizaines de morts, selon des responsables sanitaires, alors que les Palestiniens se préparent à une offensive majeure sur cette zone urbaine densément peuplée.
Les rapports sur le nombre de morts après les frappes de lundi à l’aube sont contradictoires.
L’agence de presse AFP a indiqué que les frappes avaient tué 52 personnes. Reuters a indiqué qu’au moins 67 personnes avaient été tuées. Les deux agences ont cité des responsables de la santé à Gaza.
Les frappes israéliennes ont touché 14 maisons et trois mosquées à Rafah, selon des responsables palestiniens.
Cependant, les collègues d’Al-Jazeera Arabe ont rapporté qu’au moins 63 personnes ont été tuées dans les frappes sur les mosquées. Un communiqué de presse du Hamas a affirmé que plus de 100 personnes avaient été tuées dans la ville.
"Israël continue officiellement à cibler les civils et à transférer la guerre à Rafah pour pousser la population à se déplacer sous les bombardements", a déclaré le ministère palestinien des affaires étrangères dans un communiqué publié sur X.
"Les récents massacres de l’occupation sont la preuve de la validité des avertissements internationaux et des craintes des résultats catastrophiques de l’extension de la guerre à Rafah", a ajouté le ministère.
Echec
L’armée israélienne a déclaré avoir frappé un certain nombre de "cibles terroristes" dans le district de Shaboura à Rafah et que les frappes étaient terminées.
Elle a également annoncé qu’au cours d’une opération nocturne à Rafah, elle avait sauvé deux otages capturés par le Hamas le 7 octobre.
Les responsables militaires ont déclaré que les captifs, nommés Fernando Simon Marman et Louis Har, étaient en bonne condition.
Le Hamas a prévenu qu’un assaut terrestre israélien à Rafah ferait "échouer" les négociations visant à libérer les derniers prisonniers du groupe à Gaza.
Toutefois, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a promis lundi de poursuivre l’offensive.
"Seule une pression militaire continue, jusqu’à la victoire totale, aboutira à la libération de tous nos otages", a-t-il déclaré dans un communiqué.
Les frappes sur Rafah interviennent alors qu’Israël se prépare à lancer une offensive majeure dont les organisations humanitaires craignent qu’elle ne fasse de nombreuses victimes civiles dans la dernière zone relativement sûre de la bande de Gaza.
Environ 1,4 million de Palestiniens, soit plus de la moitié de la population de Gaza, se sont entassés à Rafah pour échapper aux bombardements israéliens, qui ont réduit à l’état de ruines la majeure partie du reste de l’enclave.
Le Hamas a condamné Israël pour ces attaques, déclarant qu’elles représentaient "une extension de l’ampleur des massacres qu’il commet contre notre peuple".
"L’attaque de l’armée d’occupation nazie contre la ville de Rafah ce soir, qui a coûté la vie à plus d’une centaine de martyrs jusqu’à présent, est considérée comme une continuation de la guerre génocidaire et des tentatives de déplacement forcé qu’elle mène contre notre peuple palestinien", a déclaré le groupe dans un communiqué de presse.
Dimanche, le président des États-Unis, Joe Biden, a mis en garde le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, contre le lancement d’une offensive sur Rafah sans un "plan crédible et exécutable" visant à garantir la sécurité des personnes réfugiées dans la ville.
M. Netanyahu a promis un "passage sûr" aux Palestiniens de Rafah, mais le manque de clarté des plans d’évacuation a fait craindre qu’ils ne soient poussés vers la péninsule égyptienne du Sinaï, ce qui a ravivé les tensions avec Le Caire.
Dimanche, M. Netanyahu a déclaré à Fox News qu’"il y a beaucoup de place" au nord de Rafah et que c’est "là où nous allons les diriger", sans préciser vers quelle partie de la bande de Gaza il serait possible d’évacuer en toute sécurité.
Traduction : AFPS