« Israël ne donne des autorisations d’entrée que dans les cas d’extrême urgence. Nous faisons de 30 à 50 demandes chaque jour, la plupart pour des cas de cancer, mais seul 5% des cas sont acceptés » dit Muawiya Hassanein, directeur des services d’urgence au Ministère de l’Intérieur Palestinien.
L’association israélienne pour les droits humains« Physicians for Human Rights-Israel » déclare que seuls “6 à 7 cas de malades palestiniens urgents” par jour ont eu l’autorisation d’entrée en Israël depuis le retrait en comparaison avec la moyenne de 40 patients avant le retrait.
L’association dit que seize enfants palestiniens subissant régulièrement une chimiothérapie en Israël (pour la plupart à l’hôpital Tel Hashomer près de Tel Aviv), ont vu leur entrée en Israël refusée.
Parmi eux se trouve Mohammad Mansur (11 ans) qui souffre d’un cancer du poumon et du rein depuis deux ans et demi.
« Quel péché a commis cet enfant pour qu’il soit privé de soins ? » demande son père Suffian Mansur (43 ans).
Maha Abu Shanab, du camp de réfugiés de Nusseirat (situé au centre de Gaza), a supplié l’Autorité Palestinienne ainsi que les organisations non gouvernementales israéliennes et palestiniennes de pouvoir aller en Israël pour suivre un traitement pour un cancer de la thyroïde.
Cette mère de deux enfants (25 ans) dont le mari a été tué par l’armée israélienne lors du soulèvement palestinien, dit qu’elle a subi avant le retrait les examens requis à l’hôpital Tal Hashomer mais qu’elle n’a pas eu de permis pour y retourner.
« J’ai maintenant besoin d’une opération qui puisse me sauver la vie et on me refuse un permis. A quoi ça sert d’avoir quitté la Bande de Gaza s’ils veulent nous tuer ? » dit-elle.
Mohammad Bseiso, médecin au ministère de la santé, dit que suite à la fermeture du terminal frontalier égypto-Gaza, le Ministre de la Santé Palestinien a demandé à Israël d’admettre plus de patients qui auparavant auraient pu être soignés en Egypte.
« Les soins en Israël (payés par le ministère) sont beaucoup plus onéreux qu’en Egypte et peuvent coûter jusqu’à 15.000$ pour certains patients » dit-il.
Il raconte que lundi, l’armée israélienne a refusé de laisser entrer 22 patients au point de passage d’Erez entre Gaza et Israël. « Cela ne pouvait pas être pour des raisons de sécurité car la plupart sont des enfants » raconte-t-il.