Ce 1er juillet était présenté par le chef du gouvernement israélien, Benyamin Netanyahou, comme une date clé pour démarrer le processus d’annexion d’une partie de la Cisjordanie, selon l’accord de gouvernement conclu avec Benny Gantz et dans la logique criminelle du « plan Trump ». Il ne l’a pas fait, et ce premier recul est à mettre au crédit de la formidable mobilisation internationale contre ce projet d’annexion.
Cette mobilisation s’est exprimée partout dans le monde malgré la situation sanitaire, par de très nombreux rassemblements et manifestations partout en France et dans le monde, par les appels de très nombreux parlementaires en France, en Europe et jusqu’au Congrès des États-Unis, par les prises de positions signées en France par les principaux syndicats et de grandes ONG. Le Secrétaire Général de l’ONU, le Haut représentant européen, et plusieurs États se sont exprimés ; malheureusement nous n’avons pas entendu sur ce sujet de voix forte du président de la République française.
Les États-Unis et Israël marquent ainsi un temps d’hésitation, mais il en faudra beaucoup plus pour qu’ils renoncent à leur projet.
Ce projet est déjà à l’œuvre sur le terrain où depuis des mois les confiscations de terres, destructions de cultures et d’habitations, transferts de populations, arrestations massives s’accélèrent pour laisser libre cours à Israël dans la mise en place des infrastructures liées au plan d’annexion.
C’est la continuité d’un régime d’occupation militaire, de colonisation, d’annexion et d’apartheid. Elle ne prendra fin que si les États prennent leurs responsabilités, mettent fin à l’impunité d’Israël et posent des actes.
Il y a des actes qui n’attendent pas pour se conformer à la charte et aux résolutions de l’ONU et à la responsabilité de la France en tant qu’État signataire des Conventions de Genève : c’est notamment la reconnaissance de l’État de Palestine et l’arrêt de tout commerce avec les colonies. Au-delà, tant qu’Israël n’aura pas renoncé à son projet d’annexion, tant que le peuple palestinien vivra sous un régime d’oppression et d’apartheid, la France doit aussi œuvrer à la suspension de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, mettre fin à toute coopération militaire et sécuritaire, reconsidérer l’ensemble de ses coopérations avec Israël.
Il faut arrêter le bras de Netanyahou, et rendre possible la construction d’un nouvel avenir de liberté, d’égalité, de paix et de justice. Et pour cela il faut des actes forts. C’est le moment, c’est la responsabilité de nos gouvernants de les poser maintenant.
Le Bureau national de l’AFPS
2 juillet 2020