Des membres de groupes armés palestiniens ont tiré hier dix-sept roquettes à partir de la bande de Gaza vers Israël, sans faire de victimes, a indiqué une source militaire israélienne. Onze de ces roquettes de fabrication artisanale se sont abattues en territoire israélien, dont cinq dans le secteur de la ville de Sdérot et les autres sur des terrains vagues au sud de la ville d’Ashkelon. Il y a eu des dégâts matériels. On ignore où sont tombés les six autres engins, mais souvent des roquettes s’abattent dans la bande de Gaza. Le mouvement islamiste Hamas qui contrôle la bande de Gaza depuis un coup de force en juin 2007 et le mouvement radical palestinien Jihad islamique ont revendiqué des tirs de roquettes, dans des communiqués distincts. L’armée israélienne avait distribué jeudi soir des images montrant des groupes armés palestiniens tirant des roquettes à partir de lanceurs cachés dans des trous, ce qui rend très difficiles la détection et la destruction des lance-roquettes.
Pour tenter de faire cesser ces tirs de roquettes, Israël a imposé des sanctions économiques à la bande de Gaza, où son armée poursuit également les opérations qui ont coûté la veille la vie à sept Palestiniens. Israël a commencé ainsi jeudi soir à réduire sa fourniture d’électricité à la bande de Gaza qui s’est traduite par une première baisse de près de 1 % sur la fourniture par ligne à haute tension à la bande de Gaza.
Le ministère de la Défense a décidé de réduire chaque semaine de 1 % supplémentaire la fourniture d’électricité par ligne à haute tension, en cas de poursuite des tirs de roquettes, mais à la maintenir à un niveau suffisant pour ne pas aggraver la situation humanitaire, selon la radio publique israélienne. « Nous tentons de réduire la dépendance vis-à-vis d’Israël de la bande de Gaza, dans de nombreux domaines (...), la Haute Cour a jugé que nous agissions de manière correcte et appropriée », a déclaré le vice-ministre de la Défense, Matan Vilnai.
À Washington, le département d’État a appelé Israël à « ne pas aggraver » la situation humanitaire à Gaza. « Nous respectons le droit d’Israël à se défendre, mais nous ne pensons pas qu’il faille prendre des mesures susceptibles d’aggraver la situation humanitaire de la population civile à Gaza. »
La paix « peu probable en 2008 », estime Fayyad
Dans le même temps, le Premier ministre palestinien Salam Fayyad a déclaré jeudi soir qu’un accord de paix durable avec Israël était peu probable en 2008 malgré les efforts diplomatiques accrus déployés en vue d’un règlement du conflit. Lors d’un voyage au Proche-Orient le mois dernier, le président américain George W. Bush a dit penser qu’un traité de paix entre Israël et les Palestiniens serait signé avant qu’il ne quitte la présidence, en janvier 2009, conformément au vœu qu’il avait exprimé lors de la conférence internationale d’Annapolis, en novembre dernier.
Mais Fayyad estime que l’absence de progrès enregistrés depuis sur les questions des colonies juives et des incursions militaires israéliennes en Cisjordanie sont les principaux obstacles à la mise en œuvre de la « feuille de route » vers la paix et l’avènement d’un État palestinien.
Mais M. Fayyad a ajouté que les groupes armés liés aux islamistes du Hamas compliquaient également la tâche de son gouvernement. Prié de dire s’il souhaitait leur désarmement, il a répondu : « Oui, bien sûr. Toutes les milices. Le Hamas et tous les autres. »