Le chef de la police israélienne, Roni Alsheikh, l’a proclamé lors d’un congrès de juristes à Tel-Aviv. « Toutes les études criminologiques du monde le prouvent : les immigrés sont plus souvent impliqués dans des affaires criminelles que les autres et ce n’est pas surprenant », a-t-il déclaré. Il a immédiatement reçu le soutien du ministre israélien de la Sécurité publique, Gilad Erdan.
Mais ces propos ont provoqué un tollé au sein de la communauté éthiopienne. « Le chef de la police reconnaît ouvertement qu’Israël est un pays raciste », affirme un député d’origine éthiopienne qui demande des excuses de la part de Roni Alsheikh. A gauche, on réclame la démission du chef de la police qui depuis sa nomination il y a un an a multiplié les bévues.
Bavures policières
La police israélienne a tenté, sans vrai succès, de rectifier le tir en affirmant que les remarques avaient été prononcées dans le but de corriger et d’améliorer les relations avec la police et qu’elles s’adressaient aussi à d’autres groupes ethniques, comme les Arabes israéliens et les Palestiniens de Jérusalem-Est qui sont en contact avec des policiers israéliens.
Quelque 135 000 juifs d’origine éthiopienne vivent en Israël, dont 50 000 sont nés sur le sol de l’Etat hébreu. Ils accusent la police de violences et d’agressions contre les membres de la communauté. L’année dernière, une série de manifestations dans tout le pays avait été déclenchée par une vidéo montrant une agression policière contre un soldat israélien éthiopien.