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)
Trêve aérienne de 48 heures, avait précisé Israël, pressé par la communauté internationale de faire un geste après le massacre de Cana. Ehud Olmert, le premier ministre israélien, et son ministre de la Défense, le travailliste Amir Peretz, n’auront même pas respecté cette promesse.
Hier, des chasseurs israéliens ont largué deux bombes pour soutenir leurs troupes au sol et des tirs d’artillerie ont touché deux villages du Sud Liban. Un autre raid israélien a fait un mort et trois blessés parmi des militaires libanais, dont il a détruit le véhicule. Un drone israélien a détruit deux camions au principal point de passage entre la Syrie (où le président Assad a ordonné à l’armée de se préparer à toute éventualité) et le Liban. Un troisième camion a été détruit par un avion israélien dans le même secteur.
Les Israéliens semblent vouloir accélérer leurs opérations militaires et ont entrepris quatre incursions au même moment. L’objectif avoué de cette offensive élargie est de repousser le Hezbollah jusqu’au fleuve Litani, à près de 20 km au nord de la frontière israélienne. « Les forces israéliennes ont commencé, à partir de lundi soir, jusqu’au petit matin, à tenter de s’installer dans le triangle Aïta al-Chaab - al-Qaouzah - Ramié, mais les combattants du Hezbollah les ont affrontées (...), les contraignant à rebrousser chemin », affirme un communiqué de la résistance islamique.
Dans le secteur des villages de Kfar kila, Aadaissé et Taibé (au nord-est d’Aïta al-Chaab), vidés d’une grande partie de leurs habitants, de violents combats se sont déroulés durant la nuit. « Les moudjahidine ont affronté les forces ennemies, qui ont jeté dans l’âpre bataille des hélicoptères, des chasseurs-bombardiers, l’artillerie lourde, afin de couvrir le recul de ses forces », ajoute le texte.
Selon le Hezbollah, les affrontements avaient pour objectif le contrôle de la colline d’Oueida, qui domine les trois villages. « Les combattants du Hezbollah ont montré une nouvelle fois qu’ils avaient la suprématie sur le terrain face au corps d’élite israélien et qu’ils étaient capables de ne pas le laisser prendre pied sur notre terre », conclut le communiqué.
Le Hezbollah a tiré lundi deux roquettes sur la ville frontalière israélienne de Kiryat Shmona, mais elles n’ont fait aucune victime. Il s’agissait du premier bombardement du Hezbollah depuis dimanche soir, ce qui tranche avec les dizaines de roquettes tirées quotidiennement les jours précédents. Malgré une résistance acharnée, le déluge de feu qui s’abat depuis quinze jours sur les villages du Sud Liban a dû entamer la capacité de riposte du Hezbollah. Les déplacements sont sous la surveillance permanente des avions sans pilote, les drones, et les pertes humaines sont sans doute plus nombreuses qu’annoncées.
Reste qu’Israël n’avance pas comme il le pensait, et ses troupes rencontrent des difficultés face à des combattants aguerris et qui connaissent bien le terrain.
Les civils ont profité de la suspension partielle des raids aériens pour fuir les villages du Sud Liban, tandis que des convois de secours se rendaient sur place pour distribuer de l’aide.
La Croix-Rouge a annoncé que les secouristes avaient découvert 28 corps ensevelis depuis plusieurs jours sous les décombres de bâtiments détruits dans trois villages du Sud Liban. Les organisations internationales, qui ont tardé à venir en aide à ces populations, ne peuvent pas non plus circuler comme bon leur semble. Elles doivent, à chaque fois, organiser des convois en prenant soin de communiquer leur parcours exact aux autorités israéliennes : plusieurs ambulances ont déjà été la cible des raids israéliens, malgré les signes humanitaires bien visibles.
Selon le maire de Tyr, Adel Abdel Husseini, la ville s’est presque totalement vidée. Il ne resterait plus que 30 000 habitants, elle qui en comptait plus de 100 000 en temps normal, auxquels il faut ajouter ceux - plusieurs dizaines de milliers - qui étaient venus s’y réfugier au début des bombardements. Le départ s’est fait dans le plus grand désordre, encombrant totalement la vieille route côtière qui relie Tyr à Saïda, la seule encore praticable. À pied, à cheval ou en voiture, ils ont pris le chemin de l’exode, fuyant les zones de combats, sans savoir s’ils reviendront jamais.
Selon les officiels libanais, plus de 700 000 Libanais ont été déplacés par la guerre. Malgré la pression meurtrière israélienne, ils sont encore nombreux à ne pas avoir quitté leur demeure. Pourtant, tout le monde s’attend à des prochains jours terribles. Depuis zéro heure aujourd’hui, la trêve est terminée. Il est évident qu’Israël va mettre le paquet pour s’installer durablement dans le sud du Liban, soit en créant ce qu’il appelle une « zone de sécurité » de 6 kilomètres après la frontière, soit en occupant tout ce qui se trouve au sud du fleuve Litani.