Plusieurs villes touchées par les frappes israéliennes
Le bombardement d’Israël le plus meurtrier a eu lieu tard samedi soir dans le quartier de Touffah de la ville Gaza : il a tué 18 personnes et blessé une cinquantaine d’autres selon les secours, qui précisent qu’une mosquée et une maison ont été touchées.
Dans une autre attaque également dans la soirée, trois personnes ont été tuées à Rafah et une autre à Jabaliya. Tôt le matin, deux femmes lourdement handicapées ont péri dans un raid israélien contre leur foyer à Beit Lahiya.
Dans la journée, dans le quartier Cheikh Radouane, dans l’ouest de la vaste agglomération de Gaza, six Palestiniens ont trouvé la mort. Ces six hommes, âgés de 21 à 58 ans, étaient assis dans la rue devant leur maison lorsqu’ils ont été touchés par le tir.
Une possible offensive terrestre
En plus de leurs bombardements, les militaires israéliens ont intensifié leurs préparatifs en vue d’une possible offensive terrestre. L’armée a demandé samedi soir aux habitants du nord de la bande de Gaza d’évacuer leur maison en prévision de nouvelles frappes.
Des dizaines de chars israéliens ont été convoyés sur des colonnes de camions dans la nuit et la matinée vers la frontière avec l’enclave palestinienne, où sont concentrées de nombreuses troupes. Plus de 30 000 réservistes ont été rappelés.
Affrontements entre policiers et manifestants
Des affrontements ont éclaté samedi soir entre des manifestants palestiniens et des forces de l’ordre israéliennes à Hébron, au sud de la Cisjordanie occupée. « Trois personnes ont été blessées par des tirs à balles réelles de l’armée lors d’affrontements à Bani Naïm, à l’est d’Hébron », selon des sources sécuritaires palestiniennes.
A Qalandyia près de Ramallah, au nord de la Cisjordanie, quelque dizaines de manifestants ont jeté des pierres et des cocktails Molotov sur les forces de l’ordre israéliennes. Des incidents similaires ont également éclaté à Jérusalem-Est, dans le quartier d’Issaouia et près de la porte de Damas, où un manifestant a été arrêté.
Tirs de roquettes du Hamas contre Jérusalem
Samedi soir, deux violentes explosions ont été entendues à Jérusalem, peu après le retentissement des sirènes dans la ville. Les trois projectiles se sont abattus en Cisjordanie, où sont implantées de nombreuses colonies israéliennes, endommageant une maison mais sans faire de victime.
Des tirs de roquettes depuis la bande de Gaza, le 12 juillet.
Des tirs de roquettes en provenance de Gaza ont également visé au même moment la capitale économique israélienne, Tel-Aviv. Les projectiles ont été détruits par le système de défense anti-aérien « Dôme de fer », qui avaient déjà intercepté deux roquettes dans la journée.
Depuis mardi, quelque 600 roquettes ont frappé l’Etat hébreu et environ 140 ont été détruites en vol. Ces tirs ont fait une dizaine de blessés en Israël, mais aucun mort.
Deux roquettes tirées du Liban se sont également abattues samedi soir sur le nord d’Israël, sans faire de victime. Selon l’armée, elles ont touché « des zones non habitées dans la région de Nahariya », une ville côtière située à une dizaine de kilomètres de la frontière libanaise.
Inquiétudes de la communauté internationale
Peu avant le début du repos du shabbat, vendredi soir, le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, a proclamé qu’Israël résisterait à toute « pression internationale » en vue d’un cessez-le-feu. Dans un entretien téléphonique avec M. Nétanyahou, Barack Obama a cependant proposé sa médiation pour tenter de rétablir le calme, exprimant sa « crainte d’une escalade ».
De son côté, le ministre des affaires étrangères britannique, William Hague, a annoncé samedi qu’il allait évoquer un cessez-le-feu à Gaza avec ses homologues américain, français et allemand en marge de la réunion sur le nucléaire iranien dimanche à Vienne.
Le président égyptien, le général Abdel Fattah Al-Sissi, a quant à lui prévenu que l’escalade du conflit coûterait d’autres « vies innocentes », son bureau rappelant que le gouvernement égyptien était en contact avec Israël et le Hamas, après une réunion avec l’émissaire du Quartette pour le Proche-Orient, Tony Blair.
Enfin, le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé samedi Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas à cesser le feu et à « respecter les lois humanitaires internationales, notamment sur la protection des civils ». Dans une déclaration unanime, les 15 pays membres du Conseil ont « appelé à la désescalade [des tensions à Gaza], au rétablissement du calme et à la réinstauration du cessez-le-feu de 2012 ».
Un bilan déjà très lourd
Au total, au moins 157 Palestiniens ont trouvé la mort et plus d’un millier d’autres ont été blessés dans les raids israéliens depuis le déclenchement de l’opération « Protective Edge », mardi 8 juillet. Elle vise à priver le Hamas de sa capacité à tirer des roquettes vers le territoire israélien.
Ceci après une reprise des tirs et des violences, qui ont commencé après l’enlèvement et le meurtre de trois étudiants israéliens en Cisjordanie, attribués par Israël au Hamas, suivis de l’assassinat d’un jeune Palestinien brûlé vif à Jérusalem par des extrémistes juifs.
En novembre 2012, l’opération israélienne nommée « Pilier de défense », qui avait déjà pour objectif de faire cesser les tirs de roquettes de Gaza, avait causé la mort de 177 Palestiniens et 6 Israéliens.