L’Etat hébreu n’écarte "aucune option" pour empêcher l’Iran d’obtenir l’arme nucléaire, a déclaré le Premier ministre israélien Ehoud Olmert lundi 14 janvier au Parlement.
"Il est hors de question qu’Israël se résigne à avoir un Iran nucléarisé", a lancé Ehoud Olmert devant la puissante Commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, selon les propos rapportés par un parlementaire. "Toutes les options pour empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire sont légitimes dans le contexte actuel pour gérer cette crise", a insisté Ehoud Olmert.
"Tous les moyens disponibles"
"Les Iraniens poursuivent les efforts qu’ils ont entrepris pour se doter de capacités non conventionnelles. Aussi devrions-nous user de tous les moyens disponibles pour les stopper", a-t-il ajouté.
Ces déclarations, jusqu’ici les plus explicites du dirigeant israélien au sujet d’une éventuelle utilisation de la force militaire face à l’Iran, interviennent quelques jours seulement après la visite du président américain George W. Bush à Jérusalem pendant laquelle le dossier a été longuement évoqué.
voir aussi l’Orient le Jour sur la position réaffirmée de Bush :
Bush dénonce la « menace » iranienne et s’engage sur la sécurité du Golfe
Le président américain George W. Bush a affirmé hier l’engagement des États-Unis à assurer la sécurité dans le Golfe face à l’Iran, dénoncé comme une « menace » pour le monde, et s’est adressé directement aux Iraniens pour leur dire qu’ils avaient droit à la démocratie. M. Bush a aussi appelé les dirigeants arabes à soutenir ses efforts pour un accord de paix entre Israéliens et Palestiniens avant la fin de l’année, pour un retour à la stabilité en Irak.
Dans une allocution prononcée à Abou Dhabi et présentée comme le grand discours de sa longue tournée au Proche et Moyen-Orient, George Bush a d’abord salué les progrès accomplis par certains dirigeants arabes en faveur de la démocratie dans la région, tout en soulignant la nécessité d’en faire plus.
Au cinquième jour de son périple dans la région, George Bush a dressé la liste, déjà connue, de ses griefs contre l’Iran, sa bête noire, et affirmé sa volonté d’agir « avant qu’il ne soit trop tard ». « L’Iran est aujourd’hui le principal État à parrainer le terrorisme dans le monde », il dépense des centaines de millions pour financer les extrémistes de la planète, livre des armes aux talibans en Afghanistan et aux extrémistes chiites en Irak, soutient les organisations « terroristes » palestiniennes du Hamas et du Jihad islamique. Il « intimide ses voisins par ses activités balistiques et sa rhétorique belliqueuse », a-t-il dit. « Il défie les Nations unies et déstabilise la région » par ses activités nucléaires, a-t-il surenchéri. « Les agissements de l’Iran représentent partout une menace pour la sécurité des nations », a-t-il résumé.
C’est pourquoi les États-Unis renforcent leur « vieil engagement en matière de sécurité auprès de leurs amis dans le Golfe et rassemblent des amis dans le monde pour faire face à ce danger avant qu’il ne soit trop tard », a-t-il ajouté.
L’un des principaux objectifs de la tournée de M. Bush au Koweït, à Bahreïn, dans les Émirats et en Arabie saoudite à partir de lundi, était de rassurer ses alliés arabes sunnites sur la détermination des États-Unis à continuer de les protéger face à la montée en puissance de l’Iran. Il entendait aussi s’assurer leur coopération à son entreprise internationale pour isoler la République islamique au moment où certains d’entre eux, comme l’Arabie saoudite ou l’Égypte, dernière étape de la tournée de M. Bush mercredi, semblent se montrer plus accommodants avec l’Iran.
C’est que, plus encore peut-être que les menées iraniennes, les pays arabes redoutent, après l’Irak, les conséquences d’une nouvelle guerre américaine dans la région.
M. Bush n’a pas répondu directement à ces craintes, ravivées dimanche dernier par un incident militaire naval dans le détroit stratégique d’Ormuz, entre l’Iran et la péninsule arabique, au débouché du Golfe.
Bush s’adresse aux Iraniens
Mais il s’est adressé directement aux Iraniens eux-mêmes en affirmant leur « droit de vivre sous un régime qui est à l’écoute de vos souhaits, respecte vos talents et vous permet de bâtir une vie meilleure pour vos familles ». « Nous appelons le régime à Téhéran à écouter votre volonté et à vous rendre des comptes », a-t-il exhorté.
Pousser à un accord de paix entre Israéliens et Palestiniens et rallier les pays arabes à cette entreprise constituait l’autre priorité de la tournée de M. Bush, commencée mercredi en Israël et dans les Territoires. « Nous vous appelons à nous rejoindre en engageant les ressources (nécessaires) pour aider les Palestiniens à bâtir les institutions d’une société libre », a-t-il lancé à l’adresse des dirigeants arabes. M. Bush estime indispensable la contribution des pays arabes, dont seules l’Égypte et la Jordanie ont reconnu Israël. « Un État palestinien indépendant, viable, démocratique et pacifique représente plus que le rêve des Palestiniens, c’est aussi la meilleure garantie de paix pour tous (leurs) voisins », a-t-il dit pour les convaincre.
À l’attention des Palestiniens, il a affirmé que « la dignité et la souveraineté qui sont votre droit sont à votre portée ». Mais ils les a invités à s’opposer aux terroristes, dans une référence claire au Hamas qui contrôle la bande de Gaza.
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