Un Bédouin veille sur son troupeau devant un panneau indiquant le village d’al-Araquib, 12 mai 2010.AFP Photo/ Hazem Bader
En Israël, un village de Bédouins arabes a été détruit jeudi pour la 70e fois, par la police israélienne. Al-Araquib est considéré comme illégal, alors que ces habitants revendiquent cette terre depuis toujours.
Une tente à côté d’un cimetière. C’est tout ce qu’il reste du village d’al-Araquib. Une trentaine de femmes et des enfants s’y abritent de la chaleur. Zeinab raconte encore sous le choc l’intervention massive de la police israélienne qui a détruit les quinze habitations du village :
« Mon fils Ahmed jouait par terre, les Israéliens sont arrivés et ils l’ont stoppé. Ils m’ont poussé, mon fils aussi. Ils nous ont dit : restez hors de la maison ! Ils ont détruit ma maison et ont tout emporté ».
Zeinab et son fils ont dormi dehors, d’autres familles sous une tente. Souad, 20 ans, explique que cela fait soixante-dix fois que son village est détruit par les forces israéliennes. Mais malgré tout, les Bédouins ont choisi de rester.
« Je n’ai peur de personne, dit-elle. Parce que ma famille, mon père, ma grand-mère, mon grand-père m’ont dit que cette terre est la nôtre. Nous avons des documents le prouvant. Je resterai ici à al-Araquib, jusqu’à ma mort ».
Les Bédouins affirment posséder depuis toujours cette terre dont ils ont été chassés après la création d’Israël en 1948. Ils y sont revenus, mais les Israéliens considèrent cela comme illégal et font tout pour les chasser.