L’armée israélienne a empêché les Palestiniens de rouler sur la route principale qui traverse la Cisjordanie. Les groupes israéliens pour les droits humains disent que cela représente le premier pas vers une mise en vigueur d’un ‘apartheid de routes’ total dans tout le territoire occupé.
L’armée a fermé l’accès à la route 60 suite aux tirs mortels dimanche sur trois colons près de Bethlehem. Aucune voiture privée palestinienne n’a le droit de rouler sur cette route mais le transport public est encore autorisé.
Le journal israélien, Maariv, a écrit hier que le gouvernement avait silencieusement donné le feu vert à l’armée en début de semaine pour mettre en œuvre un plan qui s’achèvera par l’interdiction pour tous les Palestiniens de rouler sur les routes en Cisjordanie utilisées par les Israéliens.
« Le but est d’atteindre graduellement et en l’espace d’une ou deux années, une séparation totale entre les deux populations. L’immédiate première étape de séparation s’applique aux routes dans les territoires : des routes uniquement pour les Israéliens et des routes uniquement pour les Palestiniens » écrit le journal.
La direction palestinienne ainsi que d’autres personnalités disent que le plan de séparation, et le réseau de routes pour rendre cela possible, font partie d’une stratégie plus large visant à définir de nouvelles frontières israéliennes à l’intérieur de la Cisjordanie le long des 676 kilomètres de la Barrière de sécurité en construction et d’étendre les colonies.
Le plan pour le territoire occupé réserve les routes principales pour les colons juifs et autres Israéliens alors que les Palestiniens seront confinés sur des routes secondaires, à peine meilleures que des chemins de terre ou sur des routes qui restent encore à construire. Les véhicules palestiniens, y compris les poids lourds, qui vont par exemple de Bethlehem à Ramallah vont être obligés de prendre un chemin plus long sur une route étroite à travers les collines alors que les Israéliens qui roulent entre les colonies près de chacune des villes, rouleront sur une grande route.
Le gouvernement israélien construit plusieurs nouvelles routes pour les Palestiniens dans des zones où ils en sont absents et prévoit 18 tunnels sous ou autour des routes ou zones desquelles seront exclus les Palestiniens. Israël est à la recherche de financement à l’étranger mais l’Union Européenne dit qu’elle n’était pas prête à payer pour des routes utilisées dans un système parallèle. Israël a également construit de nouvelles routes en Cisjordanie, exclusivement pour des non Palestiniens.
« Les routes séparées ne sont qu’une partie du plan de séparation » écrit le Maariv. « Notre but principal avec ce plan est de transformer la Barrière de Séparation en une ligne infranchissable pour empêcher les Palestiniens d’entrer dans le territoire israélien ».
Le groupe pour les droits humains, B’Tselem, dit que les Palestiniens n’ont pas accès ou un accès limité aux 724 km de routes de Cisjordanie, un système qui est clairement similaire à celui de l’ancien régime d’apartheid de l’Afrique du Sud.
Selon Sarit Michaeli de B’Tselem, « Israël manipule cyniquement les peurs sécuritaires des israéliens ordinaires ».