Quelles leçons tirez-vous de ces premiers résultats ?
Denis Charbit. C’est d´abord une défaite historique des partis qui se réclament de la gauche depuis toujours, à savoir le Parti travailliste et le Meretz. Ils n’obtiendraient que 15 % des voix. C´est ensuite une victoire de ce qu’on appelle le camp national, à savoir les partis hostiles à la négociation dans le cadre du conflit, qui totaliseraient 65 sièges sur 120 à la Knesset. Cela montre la droitisation idéologique de ces élections.
Que penser des résultats du parti d’Avigdor Lieberman ?
Denis Charbit. Les sondages prédisaient 18 à 20 sièges pour la formation d’extrême droite. Du coup, les 15 sièges remportés apparaissent presque comme une bonne nouvelle. Il semble que la mobilisation antiraciste ait joué. Le raz-de-marée annoncé n’a pas eu lieu mais cela ne change rien au fait que c’est une tendance qui se renforce dans la société.
Tzipi Livni et Benyamin Netanyahou tentent de constituer, chacun de leur côté, une coalition leur permettant de devenir premier ministre. Quels sont les scénarios possibles, selon vous ?
Denis Charbit. J’en vois trois. Le plus évident serait une coalition menée par Benyamin Netanyahou, qui réunirait la droite et l’extrême droite et qui serait politiquement homogène, mais aussi très difficilement gérable politiquement, notamment au niveau international. Autre hypothèse : les résultats définitifs donnent une égalité, voire une victoire à Netanyahou face à Livni, et il invite celle-ci à constituer une coalition avec lui. Enfin, une autre possibilité est un partage du pouvoir entre les deux, deux ans chacun. Je ne vois, par contre, aucune possibilité pour Livni de former une coalition et de tenir ainsi quatre ans [1].