La reprise du dialogue entre Israéliens et Palestiniens connaît déjà des complications. Elles se concentrent essentiellement sur deux dossiers : la libération de prisonniers palestiniens détenus en Israël, qui passe mal chez certains des alliés du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et la poursuite de constructions dans des colonies israéliennes, qui irrite les Palestiniens.
Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, qui a joué le rôle d’intermédiaire pour relancer un processus gelé depuis trois ans, a demandé, lundi 12 août, aux Palestiniens de "ne pas réagir négativement" à l’annonce de nouveaux logements en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, insistant sur l’importance de "retourner vite à la table" des négociations. Les négociateurs israélien, Tzipi Livni, et palestinien, Saëb Erakat, doivent se rencontrer, mercredi.
MISES EN GARDE INTERNATIONALES
M. Kerry a rappelé que les États-Unis "considèrent comme illégitimes toutes les implantations" israéliennes en territoire palestinien. Il a également dit qu’il s’était entretenu lundi avec M. Nétanyahou pour lui réitérer cette position "de façon très claire" et qu’il lui retéléphonerait mardi.
"Il est clair qu’en approuvant de nouvelles constructions trois jours avant la reprise des pourparlers, le gouvernement israélien tente de saboter les efforts de la communauté internationale et des Etats-Unis pour la reprise des négociations", a pour sa part dénoncé le négociateur palestinien Mohammad Chtayyeh.
L’Union européenne a exhorté Israéliens et Palestiniens à "s’abstenir de toute démarche de nature à faire dérailler [les] négociations", selon Michael Mann, porte-parole de la chef de la diplomatie, Catherine Ashton. Soulignant que les colonies en Cisjordanie étaient "illégales" au regard du droit international, M. Mann a ajouté qu’elles risquaient "de rendre impossible une solution à deux États". L’ONU a également rappelé qu’elle considérait la colonisation en Cisjordanie comme illégale, tandis que la Russie se montrait encore plus critique, jugeant cette annonce "contre-productive".
Mais le gouvernement israélien ne semble pas avoir l’intention de renoncer. "Les constructions décidées à Jérusalem et dans les colonies sont situées sur des terrains qui resteront israéliens", a résumé Mark Regev, un porte-parole de M. Nétanyahou.