Elles ont quitté Beit Lahia au nord pour se concentrer à l’Est. Elles utilisent des armes à fragmentation qui font des ravages sur la population.
Aux 157 tués depuis le 25 juin, date de la prise en otage d’un soldat israélien, viennent s’ajouter 8 autres tués entre le 27 juillet et le 2 août. Parmi ces 8 on compte 7 civils dont 2 femmes et 2 enfants. Il faut y ajouter les décès d’un enfant et d’un jeune des suites de leurs blessures la semaine passée.
Au cours de cette semaine 23 civils dont 7 enfants et 2 femmes ont été plus ou moins sérieusement blessés par les obus, les rockets et les missiles, ce qui porte à 650 leur nombre depuis le déclenchement de l’opération « pluies d’été »
12 attaques aériennes ont été menées sur des sites appartenant à la résistance palestinienne. 8 ont été détruites. Les habitants des maisons voisines avaient été prévenus par téléphone de quitter leurs maisons. Plusieurs d’entre elles ne sont plus habitables. Le ciblage de ces objectifs est décidé par les services du renseignement dont les informations manquent souvent de précision ou sont périmées. La peur a envahi la population civile. A Rafah les FOI ont bombardé sans relâche tout le réseau électrique privant ainsi toute la ville de cette source d’énergie.
Par ailleurs 10 hectares de plantations ont été défoncées à Al Tuffah, quartier Est de Gaza ville.
Les postes frontaliers sont tous restés fermés au cours de cette semaine. Celui de Rafah n’a été ouvert que les 18 et 19 juillet pour permettre aux ressortissants de Gaza, massés à la frontière égyptienne, de rentrer chez eux.
Les pêcheurs, quant à eux ont été interdits de sortie en mer.
Ne pouvant pas traduire tous les faits relatés par le PCHR au cours de la semaine - il y en a 9 pages - je me borne cette semaine à ne reproduire qu’un témoignage et le bilan de l’offensive sur Al Tuffah.
Jeudi 27 juillet :
« ...Il était à peu près 06h30 quand ma mère, mes enfants et moi-même - j’ai 52 ans - quittions la maison pour nous rendre dans un champ d’aubergines appartenant à Mo’taz Kuhail qui nous emploie à la journée. Ce champ se trouve à la sortie Est de Jabalya. A peine 10 minutes après avoir commencé notre travail, les FOI commencent par tirer 3 obus d’artillerie depuis la frontière. Ils explosent à environ 70 mètres de nous. La route ayant été défoncée, impossible de rentrer rapidement chez nous. 5 minutes plus tard un 4ème obus explose tout près de nous. Instinctivement je m’allonge la face au sol. Mais voulant me rendre compte de ce qui a pu arriver à ma mère et à mes fils, je me soulève un peu pour voir à quelques mètres de moi ma mère qui gisait décapitée et mes enfants terrifiés à ses côtés. 6 autres obus sont encore tombés dans les minutes qui ont suivi. Un ambulance a pu nous atteindre une demie heure plus tard. Elle a emmené le corps de ma mère. Mes fils et moi avons attendu, terrés, que les bombardements cessent... »
Témoignage recueilli par le PCHR
Les 25, 26, 27 et 28 juillet
Les FOI poursuivent leur offensive sur Al Tuffah, commencée le 26 juillet. 18 civils avaient été tués. Des maisons avaient été rasées et des champs défoncés, tout cela en moins de 24 heures.
A 12h45, le 27 juillet un drone cible un missile sur un groupe de résistants. Mohammed Killab, 19 ans, est tué. L’offensive se poursuit jusqu’à 20h00. Les FOI commencent alors à évacuer le secteur et se dirigent vers la frontière. Le retrait est totalement effectué le vendredi matin, 28.
Au petit jour des villageois trouvent le corps de Mohammed Salah Abu Sakran, 22 ans, étendu dans le champ de la famille Al-Shurafa pour laquelle il travaillait. Transporté à l’hôpital Shifa, les services d’urgence dénombrent plusieurs balles, toutes dans la poitrine.
Dans la soirée du 28 un drone tire un missile sur un groupe de civils. Rami Sa’id al-Mubayed, 25 ans est sérieusement blessé. Il meurt à l’hôpital le samedi matin
Bilan de l’opération :
– 20 tués dont 7 civils sans armes dont une fillette de 3 ans et 67 blessés dont 12 enfants
– 8 maisons rasées et 16 sérieusement endommagées
Entre 8 et 10 hectares de citronniers et d’oliviers arrachés
2 élevages de volaille anéantis et un 3ème pratiquement irrécupérable
– 140 ruches estimées à 10.000 dollars entièrement détruites
Une fabrique de biscuits et 6 voitures passées sous les chenilles des tanks des FOI.