Un service a eu lieu dans le siège du gouvernement du président de l’Autorité palestinienne. Mahmous Abbas a déposé une gerbe de fleurs sur la tombe de Yasser Arafat, dans la cour de la Mouqa’taa.
A Bethléem et Hébron, des rassemblements populaires en l’honneur De Yasser Arafaty ont été violemment réprimés par les forces d’occupation.
Mohammed Abdel-Rahman Abdel-Raouf Al-Kidwa Al-Husseini adopta le nom de « Yasser » lorsqu’il étudiait à la Faculté d’ingénirie du Caire, en mémoire d’un combattant palestinien tué sous le mandat britannique.
Né en 1929, Arafat a commencé sa carrière politique au début des années 1950, lorsqu’il fonda en 1952 l’Union des étudiants palestiniens en Egypte. On dit que cette année là, après la victoire de la révolution des officiers libres en Egypte en juillet, Arafat envoya une lettre au général Mohamed Naguib, premier président de l’Égypte, avec seulement trois mots en arabe : « N’oubliez pas la Palestine ».
Durant la crise du canal de Suez, il sert dans l’armée égyptienne. En 1958, alors qu’il travaillait comme ingénieur au Koweït, il fonda avec un petit groupe de Palestiniens – parmi lesquels Abou Iyad et Abou Jihad – son parti politique, le Fatah, qui appuyait la lutte armée pour libérer la Palestine. Il adopte le nom de Abou Ammar, en hommage à Ammar Ben Yasser, un compagnon du prophète Mahomet.
Au mois de mai 1964 vit le jour l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) sous les auspices de l’Égypte. L’organisation demande le droit à l’autodétermination pour les Palestiniens. Elle a pour premier but l’établissement d’un État palestinien de la Méditerranée au Jourdain, recouvrant notamment les territoires d’Israël. En décembre, un groupe du Fatah mène sa première opération militaire, la destruction d’une pompe à eau israélienne.
Suite à la Guerre des Six jours de 1967 , des milliers de nouveaux réfugiés et des fedayins palestiniens se sont installés en Jordanie. Le quartier général de l’OLP se déplace à Amman.
En 1969, durant le Congrès national palestinien, Arafat est nommé président de l’OLP, devenue le représentant du peuple palestinien. La lutte armée contre Israël a été acceptée par les accords du Caire en 1969.
L’année suivante, suite aux événements de « Septembre Noir », le siège de l’OLP quitte Amman et s’installe à Beyrouth. En 1971, un groupe israélien, parmi lesquels il y avait aussi Ehoud Barak, tenta d’assassiner Yasser Arafat au Liban.
En 1974, l’ONU reconnaît l’OLP comme « légitime représentant du peuple palestinien ». Au mois de novembre, Arafat s’exprime pour la première fois devant l’Assemblée générale des Nations unies à New York : « Je suis ici pour la Palestine. Je suis venu porteur d’un rameau d’olivier et d’un fusil de révolutionnaire. Ne laissez pas tomber le rameau de ma main ».
Suite à l’opération Paix en Galilée, l’invasion israélienne de Beyrouth en 1982 au cours de laquelle eurent lieu les massacres de Sabra et Chatila, l’OLP est forcé de quitter Beyrouth et de se déplacer en Tunisie, où elle restera jusqu’en 1994.
En 1988 la première Intifada, menée par le Commandement unifié de l’Intifada, éclate en Cisjordanie et sur la bande de Gaza. L’OLP reconnaît la résolution 181 de l’ONU de 1947, qui partage la Palestine en deux Eats, l’un juif, l’autre arabe.
Après la guerre du Golfe et le processus de paix entamé à la Conférence de Madrid de 1991, des négociations secrètes sont menées à Oslo entre des membres de l’OLP et du gouvernement israélien pour trouver un accord de paix. Le 13 septembre 1993 Arafat signe avec le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin, à Washington, les « accords d’Oslo ». Des nombreuses questions ne sont pas encore résolues, comme le futur des colonies de peuplement, l’avenir des réfugiés palestiniens et le statut final de Jérusalem.
En 1994, après 27 ans d’exil, Arafat retourne en Cisjordanie. La même année, il a reçu le prix Nobel de la paix avec Yitzhak Rabin et Shimon Peres.
En 1996 Arafat a été élu président de l’Autorité palestinienne. Mais dans les années suivantes Arafat perd progressivement de son crédit auprès d’une partie de son peuple qui lui reproche la corruption de son Autorité.
En 2000, éclate la deuxième Intifada, suite à la visite d’Ariel Sharon à l’Esplanade des mosquées. Les violences sur le terrain se multiplient. Bill Clinton propose à Araft de renoncer au droit au retour des réfugiés palestiniens en échange du statut de Jérusalem comme capitale de la Palestine et d’Israël, mais pour Arafat cela est impossible.
Le dirigeant palestinien est contraint à ne plus quitter Ramallah durant les dernières années de sa vie. Il est enfermé pendant quelques mois à l’intérieur de la Mouqa’taa. Cet isolement n’est rompu qu’à la veille de sa mort, quand il est emmené d’urgence en région parisienne où il décède en 2004.