Le cortège défile dans la rue principale de Chouafat, aux cris de « Allah Akbar » (« Dieu est grand »). Derrière le corps de Mohamed, enveloppé d’un drapeau palestinien et porté sur une civière, il y a la famille. Abel Abou Khdeir est un grand-oncle du défunt : « C’est triste, c’est très triste de kidnapper des enfants, de les faire tuer et brûler en plus ! »
Des milliers de personnes se dirigent vers le cimetière. La police israélienne, venue massivement, empêche la foule de dévier de la route, à coup de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc : « Regardez, c’est ça l’occupation israélienne, ils nous empêchent d’aller enterrer nos morts. Eux, ils peuvent enterrer leurs morts, mais nous, nous sommes sous occupation. Et ils nous empêchent d’avancer en tirant des gaz lacrymogènes ».
Devant, des jeunes visages masqués par des keffieh sont venus en découdre en lançant des pierres. « On n’attend pas des directives des responsables. On va nous-mêmes venger notre copain dans la rue ». Ils se sont écartés du cortège des funérailles pour jeter des pierres sur les policiers suréquipés qui ont répondu à coup de gaz lacrymogène et de grenades assourdissantes. Ils ont aussi tiré des balles en caoutchouc. Très rapidement, les premiers blessés tombent, tandis qu’on entend au loin des tirs résonner dans le ciel.
Les jeunes exprimaient leur colère après le meurtre de Mohamed Abou Khdeir. Certains Palestiniens souhaitaient d’ailleurs se rendre du quartier de Chouafat vers les colonies voisines, puisqu’ils sont persuadés que les colons sont derrière l’enlèvement et le meurtre de Mohamed. Toutes les routes étaient toutefois bloquées par un important dispositif de sécurité.
Tension dans la vieille ville
L’accès à l’esplanade des Mosquées dans la vieille ville de Jérusalem-Est avait été restreint aux hommes de plus de 50 ans. Ce premier vendredi du ramadan a donc réuni moins de personnes que prévu, 8 000 fidèles tout de même, dans un climat de haute tension.
Et dans ce contexte de vive tension dans la région, le Hamas a annoncé être en contact avec des médiateurs égyptiens pour calmer la situation.