Photo : Prison centrale de Jerusalem © Israel Zeller
Le bureau du défenseur public israélien a publié mardi un rapport indiquant que certaines prisons israéliennes ont été déclarées en état d’urgence en raison d’une grave surpopulation.
Selon le rapport, depuis le début de la guerre le 7 octobre, au moins 3 400 personnes ont été emprisonnées.
La surpopulation a entraîné la violation des droits fondamentaux des personnes emprisonnées, dont beaucoup sont forcées de dormir à même le sol.
Lors d’une visite effectuée par des membres du bureau du défenseur public, des conditions sordides ont été constatées, notamment une "surpopulation intolérable", avec moins de trois mètres carrés d’espace par personne, de mauvaises conditions sanitaires, des problèmes de parasites, une ventilation inadéquate et un manque de produits de première nécessité pour les personnes incarcérées.
Le rapport indique que la surpopulation est source de stress et d’anxiété, ce qui peut parfois provoquer des frictions inutiles dans les cellules.
Une déclaration du bureau du défenseur public a indiqué qu’il avait été témoin d’une "crise carcérale sans précédent, dans laquelle les détenus et les prisonniers étaient entassés dans des espaces de vie inhumains".
Il a ajouté que près de la moitié des personnes incarcérées en Israël sont détenues dans des conditions difficiles qui ne respectent pas la "première étape" de la Haute Cour en matière d’espace de vie, qui stipule qu’elles doivent être détenues dans un espace d’au moins trois mètres carrés.
Surpeuplement et conditions sordides
Avant le début de la guerre, les prisons israéliennes accueillaient 16 353 détenus palestiniens, soit un excédent d’environ 2 000 personnes. Aujourd’hui, le nombre de prisonniers est passé à au moins 20 113 personnes.
Environ 13 prisonniers sont détenus dans une seule cellule, et les gens doivent souvent dormir sur des matelas à même le sol en raison du manque de lits.
Les toilettes sont également situées dans chaque cellule, la douche se trouvant au-dessus, ce qui laisse une mauvaise odeur dans l’endroit même où les prisonniers mangent.
Des prisonniers ont fait état d’un "problème de parasites encore perceptible, qui pénètrent dans la cellule par les trous d’égout", tandis que d’autres ont déclaré que les prisons étaient pleines de moisissures et que les murs s’écaillaient.
Dans le centre de détention de Jérusalem, des membres du personnel ont déclaré qu’environ 230 personnes étaient détenues alors que la capacité maximale de la prison est de 170 personnes.
L’électricité est également coupée pendant de longues périodes, ce qui oblige les prisonniers à manger dans l’obscurité.
Depuis le début de la guerre, les prisonniers n’ont pas le droit de sortir dans la cour, ce qui les empêche de voir la lumière du soleil pendant plusieurs jours d’affilée.
Le rapport indique également qu’environ 40 % des personnes incarcérées dans les prisons israéliennes ont été détenues arbitrairement.
L’agence de sécurité israélienne, connue sous le nom de Shin Bet, a réagi au rapport en déclarant que "depuis le début de la guerre, l’administration pénitentiaire fonctionne en état d’urgence, accueillant des milliers de prisonniers pour des raisons de sécurité et de criminalité".
Le Shin Bet a ajouté qu’il avait demandé aux responsables d’agrandir les prisons.
Traduction : AFPS