Un bâtiment complètement éventré se tient face à un vieil homme et à une petite fille. "Il y a six mois, c’était leur maison", indiquent les sous-titres. Après la destruction de leur maison, les survivants de la famille Barakat, que l’on suit dans ce clip, sont devenus SDF. Comme 100 000 autres Palestiniens le sont devenus suite à la seule opération militaire de 2014.
La famille Barakat s’est alors réfugiée dans une école de l’ONU. Ces écoles sont censées être à l’abri du feu de Tsahal et donc pouvoir servir de refuges aux civils fuyant les frappes de l’aviation israélienne. Pourtant, leur refuge subira le même sort que leur maison de jadis : la destruction par bombardement. Un bombardement au cours duquel le père de famille sera tué.
"Elle a vu beaucoup de choses", lâche sa mère à propos de sa fille aînée, Samar, 11 ans. Comprenez beaucoup d’horreurs. Des corps déchiquetés, des hommes, des femmes et des enfants gravement blessés. Son père tué. Trop pour ne pas provoquer de graves dégâts psychologiques dans le chef de cette petite fille.
"J’étais très douée à l’école", raconte la fillette. "Mais plus maintenant. Parce que mon père est mort, que mes frères et sœurs ont été blessés. Les choses ne sont plus les mêmes", raconte Samar.
"Il n’y a plus d’avenir à Gaza pour les enfants, les femmes et les hommes", se désespère son grand-père, qui abrite désormais 12 personnes dans sa maison, suite aux destructions subies par sa famille.
Un clip poignant, sans rancœur, ni accusations, qui permet simplement de prendre le pouls d’une société ravagée par les opérations militaires successives qui ont non seulement tué des femmes, des enfants et des hommes (plus de 3500 morts, dont une écrasante majorité des civils, lors des opérations de 2008-2009 et de 2014) mais semblent également avoir détruit les perspectives d’avenir et les espoirs des survivants.