Partout dans le monde, plus de 6 000 blessés par balle représenteraient un défi sanitaire. Mais à Gaza sous blocus, leur prise en charge est encore plus compliquée. Le système public est saturé.
Les organisations non gouvernementales jouent un rôle crucial. Médecins sans frontières (MSF) a ainsi triplé le nombre de ses employés sur place. Mais cela ne suffit pas à écarter tous les risques, estime sa présidente Joanne Liu : « Je trouverai ça extrêmement dramatique, voire tragique... des gens pour lesquels on a apporté des soins et des secours, qu’on a stabilisés en première intention, pour lesquels on voulait justement s’assurer de leur donner les meilleures chances de traitement et de récupération, pourraient finir au final avec une amputation. »
Car MSF craint l’apparition d’ostéomyélites, des infections des os qui pourraient toucher entre 800 et 1 200 patients. Le traitement nécessite un laboratoire de microbiologie jusque-là inexistant à Gaza. L’ONG va en ouvrir un dans le courant du mois : « Et on sait aussi par expérience qu’avoir l’identification de la bactérie qui provoque l’infection est clé, parce qu’on va avoir les antibiotiques qui vont vraiment traiter et non créer des résistances.
Des transferts délicats vers l’étranger
Mais même avec l’aide des ONG, le système gazaoui ne pourra traiter tous ces patients. Pour MSF, il faut impérativement envisager des transferts vers des hôpitaux à l’étranger.
Seulement cette démarche se heurte à deux obstacles : il faut obtenir l’autorisation d’Israël pour faire sortir les blessés de l’enclave palestinienne et l’accord de patients parfois réfractaires à partir seuls pendant plusieurs mois.