Au moins 500 Palestiniens ont été tués et 2.450 blessés dans l’offensive israélienne dans la bande de Gaza depuis son lancement le 27 décembre, affirme, dimanche 4 janvier, le chef des services d’urgence de ce territoire palestinien.
"Le nombre de martyrs a atteint au moins 500, dont 87 enfants, et celui des blessés plus de 2.450", a déclaré le docteur Mouawiya Hassanien.
"Le bilan des morts pourrait être plus lourd car il y a un certain nombre de martyrs et de blessés dans les rues que nous n’avons pas pu évacuer", a-t-il ajouté. Une quarantaine de Palestiniens ont été tués lors de la seule journée de dimanche. (> Les événements heure par heure)
Pour sa part, l’armée israélienne confirme dimanche la mort d’un soldat.
Un des raids israéliens à Khan Younès a visé un chef de premier plan de la branche militaire du Hamas, Jihad Hamdan, qui a été grièvement blessé, selon les sources médicales.
En outre, un Palestinien a été tué dimanche par l’armée israélienne dans le nord de la Cisjordanie, lors d’une manifestation à Qalqilya. [1]
Selon l’AFP, l’armée de l’air israélienne a attaqué 130 objectifs dans la bande de Gaza dans la nuit de dimanche à lundi, a indiqué une porte-parole militaire à Tel-Aviv.
Les forces israéliennes ont également poursuivi dans la nuit de dimanche à lundi leur offensive terrestre au coeur de la bande de Gaza, où plus de 510 Palestiniens ont péri depuis le début de la guerre déclenchée par Israël pour mettre fin aux tirs de roquettes palestiniennes.
"Nos forces aériennes ont attaqué 130 objectifs dans la bande de Gaza la nuit dernière", a affirmé lundi à l’AFP cette porte-parole.
"L’aviation a notamment visé une mosquée à Jabaliya où étaient entreposés des armements, ainsi des maisons abritant des caches d’armes, des véhicules tranportant des lance-roquettes et des hommes armés", a-t-elle ajouté.
"Les forces terrestres ont par ailleurs poursuivi leur progression, appuyées par les bombardements des vedettes de la marine", a-t-elle poursuivi.
Israël a lancé le 27 décembre une offensive aérienne meurtrière contre le Hamas qui contrôle la bande de Gaza, suivie depuis samedi soir d’une offensive de ses forces terrestres.
Appuyées par des bombardements de l’artillerie et de l’aviation, les troupes israéliennes ont avancé en profondeur dans plusieurs secteurs du territoire contrôlé par le Hamas, où elles avaient pénétré samedi soir après une semaine de frappes aériennes.
En dépit de la détérioration de la situation humanitaire à Gaza, Israël a souligné dimanche qu’il n’arrêterait pas son offensive, alors que plusieurs initiatives diplomatiques tentaient d’arracher un cessez-le-feu.
Le chef des services d’urgences à Gaza, Mouawiya Hassanein, a annoncé que 512 Palestiniens, dont 87 enfants, avaient été tués et plus de 2.450 autres blessés depuis le début de la guerre, le 27 décembre.
Il a averti que ce bilan était sans doute inférieur à la réalité, du fait des difficultés des ambulances à se rendre sur les lieux des combats.
Des témoins ont affirmé que les blindés israéliens avaient notamment pris position dimanche sur l’axe Salaheddine, la principale route nord-sud du territoire, isolant la ville de Gaza du sud.
Des troupes israéliennes ont également progressé vers la périphérie de Gaza, et notamment dans le quartier de Zeïtoun (est).
Des combats ont également eu lieu dans la journée dans le nord, près des localités de Jabaliya, Beit Hanoun et Beit Lahya.
Les bombardements ont baissé d’intensité dans la soirée alors que les survols des avions militaires israéliens continuaient.
Au moins 70 Palestiniens ont péri depuis l’entrée des troupes israéliennes dans la bande de Gaza samedi, a-t-on appris de source médicale palestinienne.
Côté israélien, un bilan officiel a fait état d’un soldat tué et de 19 autres blessés dimanche, ce qui porte à 49 le nombre de militaires blessés depuis le début de l’offensive terrestre.
La guerre a entraîné une profonde dégradation d’une situation humanitaire déjà précaire dans un territoire où s’entassent 1,5 million d’habitants.
L’électricité était coupée dans la plupart des localités et les pénuries de carburant s’aggravaient. Commerces et administrations sont restés fermés dimanche. Les rues étaient désertes, à l’exception de files d’attente devant les quelques boulangeries ouvertes en prévision d’un siège prolongé.
"Nous vivons dans la peur", a confié Abdelrahim Malaka, un habitant de Gaza. "Nous appelons le monde entier à avoir pitié de nous et à nous sauver des Israéliens. Qu’ont fait nos enfants pour mériter qu’on bombarde leurs maisons ?"
Malgré l’offensive terrestre, des activistes palestiniens ont tiré 32 roquettes et obus de mortier depuis samedi soir sur Israël, blessant légèrement une femme, a indiqué l’armée.
"Il n’y a pas de combats rapprochés", a affirmé un haut responsable militaire israélien. "L’essentiel de l’opposition est sous forme de tirs d’obus de mortier".
Un haut responsable du Hamas, Moushir al-Masri, a affirmé que "l’ennemi" n’avait "pas réussi à atteindre ses objectifs et que la résistance, avec le peu de moyens dont elle dispose, l’a surpris".
Le Hamas a qualifié de "farce" l’incapacité du Conseil de sécurité de l’ONU à s’entendre, samedi soir, sur un texte appelant à la fin des hostilités à Gaza, essentiellement en raison de l’intransigeance des Etats-Unis.Evènement
Une impasse que le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a dit regretter dimanche soir, ajoutant qu’il allait "travailler activement avec des membres du Conseil et d’autres responsables clés, en particulier des dirigeants arabes (...), afin de faciliter l’émergence d’un consensus"
Le président palestinien Mahmoud Abbas et les ministres arabes des affaires étrangères doivent se rencontrer lundi au siège de l’ONU à New York.
Malgré les pressions, le Premier ministre israélien sortant Ehud Olmert a refusé d’arrêter l’offensive.
"Israël ne peut pas stopper ses activités militaires avant d’avoir atteint les objectifs qu’il s’est fixés", a dit M. Olmert par téléphone au président russe Dmitri Medvedev qui a annoncé l’envoi d’un émissaire dans la région.
Le président français Nicolas Sarkozy était attendu lundi en Egypte, première étape d’une tournée éclair au Proche-Orient pour chercher "les chemins de la paix".
La chaîne de télévision qatarie Al-Jazira a rapporté de son côté que le Hamas allait envoyer lundi au Caire, sur invitation égyptienne, une délégation pour parler de la guerre à Gaza. Mais l’information n’a pu être confirmée auprès du Hamas... [2]
Par ailleurs, la couverture médiatique doit se faire à distance, Israël ayant interdit aux journalistes d’entrer à Gaza. Libération écrit :
Les reporters privés du théâtre de la guerre
L’envoyé spécial de « Libération » [3], tout comme ses confrères, n’a pas été autorisé par la police israélienne à pénétrer dans la bande de Gaza où Tsahal est entré hier samedi. Par souci de sécurité, avance l’armée de l’Etat hébreu.
Si proche, si loin... La guerre n’est qu’à quatre ou cinq kilomètres mais il est interdit de la voir de plus près. Le moindre chemin de terre conduisant en direction de Gaza est contrôlé par une police israélienne des plus vigilantes qui menace de « prison » et même de « menotter » quiconque ose s’approcher de l’enclave palestinienne contre laquelle s’acharne depuis plus d’une semaine l’aviation israélienne et où sont entrées hier soir les forces terrestres.
Faute de pouvoir s’approcher, les journalistes sont contraints de regarder le théâtre des combats depuis quelques tertres. De temps à autre, des salves de l’artillerie partent depuis des batteries invisibles derrière un couvert de bosquets. Dans le ciel, les hélicoptères de combat enveloppés de leures thermiques tirent aussi à distance sur les villes palestiniennes qui concentrent la plus forte densité de population au monde. Après chaque salve, d’épaisses fuméees montent, tantôt noires, tantôt blanches.
Parfois, partent aussi en direction de Gaza des chars et d’énormes bulldozers qui attestent que l’offensive terrestre a bien commencé. Les forces israéliennes auraient même coupé dans le nord l’enclave palestinienne en deux.
Mais les milliers de soldats engagés, de même que les dizaines de blindés, ne cassent pas pour autant l’impression que la guerre est là sans être vraiment là, en tout cas que l’armée israélienne cherche à la cacher autant que faire peut aux journalistes, ne se donnant même pas la peine d’invoquer des raisons de sécurité.. Différence considérable de traitement avec les roquettes du Hamas : quand l’une d’elle, l’armée israélienne s’emploie à lui donner cette fois la publicité maximum.
« On se bat depuis plusieurs heures dans la bande de Gaza. Les forces israélienne sont entrées par le nord et le sud mais ne pas entrées dans la ville elle-même. Les hélicoptères ont lâché des tracts et les F-16 ont fait des passages au-dessus des quartiers qui doivent être attaqués pour signifier à la population qu’elle devait prendre la fuite », indiquait hier dans la nuit Sébastien, un responsable humanitaire français, qui a pu entrer dans la Gaza peu avant le début de l’offensive.
Du côté israélien, à quelques kilomètres des bombardements, la circulation sur les routes est proche de la normale. « Simplement, ceux qui n’ont pas de raison de quitter leur maison, évite de prendre leur voiture », note un chauffeur de taxi.
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