Le quartier de Al Zaytoun à Gaza-ville complètement dévasté.
Dans la nuit de lundi à mardi, l’armée israélienne a envahi le quartier Al Zaytoun situé au sud de la ville de de Gaza.
Cette incursion s’est prolongée jusqu’à mercredi soir (23h35) et a conduit à la mort de 16 Palestiniens (dont 4 enfants) et a fait au moins 200 blessés (dont 35 enfants).
Les troupes israéliennes ont détruit un grand nombre de maisons et rasés de grandes surfaces agricoles.
Pendant la nuit de lundi à mardi, à grand renfort d’hélicoptères et de tanks, l’armée israélienne a rapidement pris le contrôle du quartier.
Plusieurs maisons ont été attaquées et l’armée israélienne a établi des positions à partir des terrasses. Les confrontations avec les résistants palestiniens se sont alors multipliées et ont conduit à la mort de plusieurs d’entre eux. A environ 5 heures du matin, un hélicoptère israélien a lancé un missile sur un groupe de Palestiniens qui s’étaient regroupés dans la rue.
Les bombardements n’ont pas cessé dans la matinée du 11 mai, ils ont entraîné la mort de 3 civils palestiniens, dont 2 enfants de 8 et 11 ans, et fait 80 blessés. Les ambulances palestiniennes ont eu beaucoup de mal à atteindre les blessés et à les conduire à l’hôpital à cause de l’intensité des bombardements.
Plusieurs habitants du quartier ont averti le PCHR que l’armée israélienne était en train de miner plusieurs sites publics. Le courvre-feu a été imposé à ce moment là. Les inspecteurs du PCHR n’ont pas pu se rendre directement sur place à cause de l’intensité des bombardements.
Vers 14h15, le même jour, un hélicoptère israélien a lancé un missile sur la voiture vide d’un civil palestinien (non recherché par les forces d’occupation) garée dans une rue proche du quartier Al Zaytoun. Le missile a pulvérisé la voiture et un enfant de 12 ans qui passait par là a été tué par un éclat d’obus. 6 autres Palestiniens ont été blessés.
Dans la soirée, plusieurs autres Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens. Dans plusieurs cas, les personnes ont été atteintes en pleine tête.
Le lendemain, le pilonage du quartier et les destructions ont continué. Un missile a détruit une maison de 3 étages appartenant à la famille de Ahmed Eshtaiwi, assassiné extra-judiciairement par l’armée d’occupation en début d’année. 6 civils palestiniens ont été blessés. Un peu plus tard dans la journée 3 résistants palestiniens ont été tués par un missile, puis 3 autres dans la soirée par des tirs.
L’armée a continué à tirer sur les maisons. Un civil palestinien a été blessé à l’intérieur de sa maison et a saigné jusqu’à la mort car les ambulances n’ont pas pu atteindre sa maison.
Vers 15h00, l’armée israélienne a investi deux immeubles d’habitations, en a chassé les habitants, puis les a fait exploser.
L’armée s’est retirée dans la nuit de mercredi à jeudi. La rue Salah Eddine, la grande artère de Zeitoun, a été littéralement dévastée sur plusieurs centaines de mètres. L’asphalte de la chaussée complètement arraché par les bulldozers, les canalisations d’eau éventrées, les magasins aux rideaux de fer enfoncés, les immeubles à la façade trouée par des obus et couverts d’impacts de balles de mitrailleuses lourdes ou, pour quelques uns, démolis à l’explosif.
– Les images témoignent de la violence de ces deux journées.
Contacté par téléphone mardi soir, Ahmed Sourani, responsable des relations internationales du PARC (Comités d’entraide agricole) témoigne :
" Le quartier Zaytoun est maintenant sous le feu nourri des hélicoptères Apache. A cet instant, et de l’endroit où j’habite dans le nord de la ville de Gaza, moi et mes enfants pouvons entendre le bruit terrifiant des bombardements. Une partie importante de la route Salah Eddin a été très sérieusement endommagée et coupée. Au moins 3 chemins agricoles (en terre) ont également été endommagés, dans la même zone A cause du couvre-feu (continu et très strict), personne, parmi les agriculteurs, les enfants ou les étudiants ne peut quitter sa maison.
Environ 50 dunums (5ha) de terrain agricole ont été endommagés ou détruits par les bulldozers et les tanks israéliens dans la même zone car des vergers ont été utilisés pour entreposer du matériel. Nous sommes actuellement très inquiets car notre bureau principal situé dans le quartier de Zaytoun a pu être endommagé ou occupé.
De plus, la bande de Gaza est actuellement complètement fermée et divisée en 4 parties. Des dizaines de personnes ont été bloquées aux check-points. Nous faisons de notre mieux pour continuer à travailler et à dispenser nos services auprès des agriculteurs, des jeunes, et des maisons des femmes qui sont pour la plupart situés dans les zones les plus pauvres et les plus marginalisées de la Bande de Gaza.
Finalement je voudrais dire que cette situation et ces attaques vont mettre encore plus d’huile sur le feu et vont augmenter la frustration des gens et la détérioration socio-économique dans la bande de Gaza ".
Depuis le retrait des troupes israéliennes au sol, les attaques aériennes n’ont pas cessé sur des quartiers densément peuplés de la ville de Gaza.
Dans la nuit de vendredi à samedi, un hélicoptère d’assaut a tiré trois missiles contre un bâtiment abritant le siège du syndicat des infirmières situé dans le quartier Al Rimal de Gaza, blessant dix personnes. Ce bâtiment de trois étages, utilisé exclusivement par ce syndicat depuis plus d’un an, a été complètement détruit.
Dans le passé, ce lieu abritait les bureaux d’un organisme connu pour avoir des relations étroites avec le Jihad Islamique. Un des missiles a atteint un bâtiment résidentiel inoccupé situé juste en face et a causé beaucoup de dégâts.
Plusieurs maisons voisines et des magasins ont également été endommagés. Moins d’une demi- heure plus tard, un autre hélicoptère d’assaut a lancé 5 missiles sur les bureaux de la "Société Arabe de Charité" situé dans le quartier densément peuplé de Al Nasser. 3 des missiles ont atteint le bâtiment et ont provoqué d’énormes dégâts.
Douze personnes ont été blessées (source AFP + PCHR).
Dans la nuit de samedi à dimanche, un hélicoptère d’assaut israélien a tiré au moins deux roquettes sur une cible dans le même quartier Nasser de Gaza, quelques minutes après un premier raid dans un autre quartier de la ville.
Un hélicoptère d’assaut israélien a tiré d’abord une roquette dans la nuit contre un local du Fatah, (AFP-source sécuritaire palestinienne). La roquette a frappé le bureau du mouvement dans le quartier de Sejahiye faisant deux blessés, selon un bilan provisoire. Puis un second hélicoptère a tiré deux roquettes au moins sur le quartier Nasser, selon un correspondant de l’AFP.
Chaque jour une nouvelle Naqba à Rafah
L’armée israélienne a prévenu qu’elle envisageait de revenir pour élargir une route servant aux patrouilles entre le camp de Rafah et la frontière égyptienne adjacente. Dans des scènes rappelant l’expulsion des Palestiniens de leurs maisons en 1948, des milliers de Palestiniens ont été forcés à quitter leurs maisons.
Une incursion meurtrière de l’armée israélienne a également eu lieu à Rafah de jeudi à samedi. 15 civils palestiniens ont été tués, 30 autres blessés. Cette attaque s’est également accompagnée de destructions massives.
D’après les enquêtes préliminaires conduites par le PCHR environ 80 maisons avaient été détruites par des bulldozers et des bombes, samedi 15 mai à 10h30. Un millier de personnes (200 familles) se retrouvent à la rue.
L’armée a également détruit 25 boutiques, une mosquée et un certain nombre de services et d’infrastructures publiques.
Après le retrait israélien, les secours ont retrouvé le corps d’un homme enseveli dans les décombres de sa maison. Les habitants du quartier sont revenus voir l’état de leur habitation et selon un témoin, un séisme aurait fait moins de dégâts :
– maisons démolies,
– boutiques détruites,
– routes défoncées,
– lignes électriques à terre,
– canalisations crevées.
Pour Raslan Abou Taha, un Arabe de 39 ans qui a retrouvé sa maison en ruines et qui parle de "destructions plus considérables que celles d’un tremblement de terre", "il ne reste rien, que des gravats, des larmes et la peur de l’avenir". (AFP)
Le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a condamné ces destructions de maisons, les qualifiant de violation du droit international.
Selon l’Agence des Nations-Unies pour l’aide aux réfugiés palestiniens (Unrwa), plus de 11.000 Palestiniens ont perdu leur domicile à Rafah depuis le début de l’Intifada en septembre 2000.
Un responsable de l’Unrwa à Gaza, Paul McCann, a dénoncé vendredi comme une "catastrophe humaine" la politique israélienne de destruction de maisons à Rafah.
"Il est impossible de croire que chacune de ces maisons abrite des activistes ou cache l’entrée d’un tunnel" de contrebande d’armes, a-t-il dit à l’AFP. Il a souligné que les maisons déjà vides qui vont être détruites avaient été abandonnées par leurs occupants de crainte d’être blessés ou tués par des tirs israéliens. "Quand la maison à ta droite a été dynamitée et celle de gauche aussi, tu sais que tu es le prochain visé, donc les familles n’attendent pas la dernière minute pour chercher un autre logement", a-t-il dit.
Vendredi soir le PCHR et un groupe de 13 familles palestiniennes de Rafah ont déposé plainte auprès de la cour suprême de justice israélienne pour arrêter les démolitions (Reuters) - Suite à cette plainte, la Cour suprême israélienne a ordonné l’interdiction provisoire des démolitions de maisons dans le camp de Rafah.
Malheureusement dimanche 16 mai dans la journée la Cour suprême est revenue sur cette décision et a donné à l’armée israélienne l’autorisation de raser des habitations dans le camp "selon les besoins opérationnels" ou si l’armée détermine que la vie des soldats est en danger.
Ainsi la Cour, composée de trois juges, a exclu la prorogation de l’ordonnance à surseoir demandée par le Centre palestinien pour les droits de l’homme, en faisant valoir que l’armée pouvait procéder à de telles démolitions pour raisons de sécurité.
Mais ce n’est pas tout : les forces israéliennes construisent maintenant un mur le long de la route des colons entre Qush Katif et Kissoufim, route qui sépare le village Al Qarara (nord de Khan Younis) de celui de Wadi al Salqa (est de Deir Al Balah).
Cette construction a commencé le mardi 6 mai. Selon les enquêtes préliminaires conduites par le PCHR, les forces israéliennes ont pris position sur les terres palestiniennes de chaque côté de la route des colons.
Des camions militaires israéliens ont apporté des fils de fer barbelés et des barres en fer pour commencer à construire un mur le long de la route. Sur le terrain, les troupes israéliennes ont rasé de larges surfaces de terres palestiniennes et démoli de nombreuses maisons afin de procéder à la construction de ce mur, qui empiètera d’environ 300 m sur les terres palestiniennes.
Les bulldozers israéliens ont également commencé à construire sur les terrains palestiniens une route qui permettra de relier la route de Kissoufim à la Salah al-Din street, la principale route Nord/Sud de la Bande de Gaza. La construction du mur et de la nouvelle route va permettre de s’emparer de grandes surfaces de terres agricoles palestiniennes.
Plusieurs maisons du village de Wadi al-Salqa seront coincées entre la route des colons et le nouveau mur dont la construction a effectivement commencé le 9 mai 2004.
Depuis le début de l’Intifada, l’armée israélienne avait déjà établi une barrière de barbelés 75 m de chaque côté de la route des colons. La construction du mur va élargir la zone tampon de chaque côté de la route.
La construction de ce mur a déjà conduit à la destruction de nombreuses maisons dans un hameau de Al Qarara, situé juste au sud du point de passage de Kissoufim.
Depuis le 8 mai, il semble que la totalité du hameau ait été détruit (une quinzaine de maisons), ainsi qu’une dizaine d’hectares de terres agricoles, un réservoir pour l’irrigation, et des infrastructures d’élevage. Un jeune Palestinien de 24 ans a également été tué dimanche dernier.
Et par dessus tout ça, le bouclage complet de la Bande de Gaza.
Les forces israéliennes ont encore renforcé le siège de la Bande de Gaza.
Comme l’a précisé Ahmed Sourani dans son message, la Bande a été complètement séparée en 4 zones. Pour la 7ème semaine consécutive, les frontières sont restées fermées.
Les contrôles aux checkpoints de Abu Houli et al Mataheen n’ont pas cessé de bloquer la circulation des civils palestiniens et les check-points sont restés totalement fermés à plusieurs reprises au cours des deux dernières semaines.
Le point de passage d’Erez vers Israël est également complètement fermé pour les Palestiniens depuis 7 semaines.
Depuis deux semaines, les forces israéliennes ont empêché le transfert de patients palestiniens vers des hôpitaux en Israël ou en Cisjordanie, ainsi que le transport de matériel médical.
Israël a également renforcé les restrictions au point de passage de Rafah à la frontière égyptienne. Depuis le 18 avril, les Palestiniens entre 16 et 35 sont interdits de passage. Les mêmes restrictions sont imposées pour l’accès aux zones isolées de al Mawasi (bordure côtière) et Sayafa (nord ouest).
Une dépêche de l’AFP du dimanche 16 mai 2004 signale que Ariel Sharon aurait demandé l’assistance des Etats-Unis. Il a également demandé l’aide de l’Egypte pour modifier le traité de paix conclu à Camp David limitant les effectifs militaires que le Caire est autorisé à cantonner dans la région. Ces éventuels amendements visent à autoriser l’Egypte à augmenter le nombre de gardes-frontière.
L’Etat hébreu menace enfin d’intensifier ses opérations dans le secteur afin de "remodeler la réalité".
Attendons nous au pire !!!.
Nous devons intervenir auprès du gouvernement français, alerter les parlementaires nationaux et européens afin qu’ils saisissent les gouvernements.
Protester auprès de l’ambassade d’Israël à Paris. http://www.amb-israel.fr/fr/contact.tpl
STOP AUX CRIMES DE GUERRE
Il ne fait pas de doute, qu’il nous faudra aussi apporter une aide matérielle massive à la population.