Dans un rapport publié lundi 23 mars, l’organisation Médecins pour les droits de l’homme-Israël (PHR) décrit des incidents qui "révèlent que non seulement [l’armée] n’a pas évacué les familles blessées et assiégées, mais aussi empêché les équipes [médicales] palestiniennes d’atteindre les blessés".
PHR cite les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé, selon qui 16 personnels médicaux palestiniens ont été tués par des tirs israéliens et 25 autres blessés alors qu’ils faisaient leur travail. L’organisation ajoute que les forces israéliennes ont visé directement 34 centres médicaux, dont huit hôpitaux. PHR conclut qu’une "tendance dangereuse et rétrograde à l’accroissement d’un non-respect de l’obligation de protéger les personnels médicaux durant les opérations peut être observée". La semaine dernière, des soldats ayant pris part à cette offensive ont fait le récit, dans les médias israéliens, de meurtres de sang-froid de civils palestiniens et parlé de vandalisme.
Accusations en série
L’armée israélienne rétorque, de son côté, que les soldats ont reçu l’ordre d’"agir avec la plus grande prudence" et accuse les militants du Hamas d’avoir "utilisé des véhicules et uniformes médicaux pour dissimuler leurs actes terroristes". Le ministre de la défense, Ehoud Barak, avait répondu en affirmant que les forces israéliennes étaient de haute moralité. L’armée a, pour sa part, ouvert une enquête interne.
Le rapport de PHR succède à une série d’accusations de la part d’autres organisations humanitaires à propos de la conduite de cette offensive visant les islamistes du Hamas mais qui a fait plus de 1 400 morts, dont beaucoup de civils. Certaines ONG et des Palestiniens ont estimé que des enquêtes pour crimes de guerre devaient être ouvertes. L’armée israélienne a, pour sa part, fait savoir que la Cour suprême avait rejeté une demande déposée le 19 janvier par PHR et assuré que les allégations de ce groupe faisaient l’objet de vérifications.