Lundi 14 mai était organisé à l’invitation de l’association France-Palestine solidarité, du Mouvement de la Paix et de la municipalité de Questembert, une rencontre avec Salah Hamouri, franco-palestinien ayant des origines questembertoise, emprisonné à l’âge de 20 ans, pendant 7 ans dans les geôles israéliennes au seul motif qu’il aurait eu l’intention de commettre un crime. Le seul prisonnier politique français à l’étranger dont la famille n’a été ni reçue ni soutenue activement par le président Sarkozy.
Depuis le 4 avril, Salah Hamouri est en visite en France. L’occasion pour lui de remercier les citoyens et élus qui lui ont apporté leur soutien pendant sa détention. Accompagné de Jean-Claude Lefort, député honoraire, président de son Comité de Soutien, lors de chaque rencontre, il décrit les conditions de détention des palestiniens dans les geôles israéliennes et insiste pour que les français qui l’ont soutenu restent mobilisés pour obtenir la libération de tous les prisonniers palestiniens injustement condamnés.
Présumé coupable
Étudiant franco-palestinien en sociologie de l’université de Bethléem Salah Hamouri est né de mère française et de père palestinien. Il a été inculpé en 2005, après une dénonciation anonyme, sous la double accusation d’avoir projeté de tuer le rabbin Ovadia Yossef, chef du Shass, parti religieux d’extrême droite israélien, et d’appartenance au Front populaire de 120514-S.-Hamouri-06.JPGlibération de la Palestine (FPLP). Des faits contestés par Salah, qui se définit comme un simple sympathisant de l’organisation palestinienne, et pout lesquels il restera trois ans en détention administrative. En avril 2008, il sera finalement jugé et condamné à sept années de prison pour « Complot et appartenance aux jeunesses du FPLP », ce qui n’a jamais été démontré, par un tribunal militaire israélien après avoir plaidé coupable. Un compromis, décidé sur les conseils de son avocate, qui lui a permis de voir la peine dont il était menacé réduite de moitié. Il a été libéré de manière anticipée, le 18 décembre 2011, dans le cadre d’une libération de 550 prisonniers palestiniens contre le soldat franco-israélien Gilad Shalit.
Il relate les conditions de vie en prison : huit dans une cellule, pas de possibilité de lire, d’étudier, de recevoir des visites…, et déplore que pour Israël « Tout le peuple palestinien est condamné d’avance » rappelant « Aujourd’hui, Israël détient 4 699 Palestiniens dont 319 en détention administrative, 138 mineurs de douze à seize ans, 27 députés, 8 femmes ».
Pour le respect à la dignité
En soirée, en mairie d’Hennebont où il était également invité, alors que lui était posé une question sur le sort des prisonniers politiques palestiniens en grève de la faim depuis le 17 avril, Salah n’a pu cacher son émotion en apprenant que des négociations semblaient sur le point d’aboutir.
Le député honoraire Jean-Claude Lefort a alors expliqué « Près de la moitié des quelque 4700 détenus palestiniens en Israël, dont près de 310 en détention administrative (qui permet aux autorités israéliennes de détenir un individu indéfiniment sans aucune signification de charges) sont en grève de la faim. Sept d’entre eux le sont depuis plus d’un mois et demi. Ces prisonniers ont mis leur vie en jeu pour la dignité et le respect des droits humains les plus élémentaires. Ils réclament notamment la fin de la détention administrative, la fin des mesures d’isolement et le droit de visite pour tous y compris les familles de Gaza. Les autorités israélienne s, se considérant une fois encore au-dessus du droit et des lois internationales, y répondaient par un mépris total et par la répression et l’intimidation ».
Salah Hamouri qui a été fait citoyen d’honneur des communes de Questembert et d’Hennebont, retournera prochainement en Israël avec le titre de représentant spécial de l’association France-Palestine-Solidarité en Palestine rappelle « La légitimité du combat pour la liberté du peuple palestinien » compte à l’occasion de la prochaine rentrée scolaire, reprendre ses études pour devenir avocat.