Le président palestinien Mahmoud Abbass, venu à New York assister à l’Assemblée générale de l’Onu, a voulu saisir l’occasion pour tenter de rallier des soutiens aux revendications palestiniennes lors d’une série de rencontres bilatérales en marge de l’événement. Mais, alors que M. Abbass émettait le souhait que la réunion internationale, prévue à la mi-novembre, traite de la substance des principales questions pour ouvrir la voie à un traité de paix israélo-palestinien, le président américain n’a fait aucune référence à la conférence, pourtant organisée à son initiative.
L’Union européenne, la Russie et l’Onu, partenaires des Etats-Unis au sein du Quartette international pour le Proche-Orient, ont apporté leur soutien à la réunion proposée par M. Bush et promis d’œuvrer à son succès. Mais à l’instar de l’Administration américaine, le groupement international s’est gardé d’énoncer une quelconque vision pour le règlement des questions-clés sur lesquelles ont buté les précédents rounds de négociations, à savoir les frontières du futur Etat palestinien, le sort des colonies juives, Jérusalem, les réfugiés et les sources d’eau.
Si les Palestiniens s’attendent à un accord-cadre sur ces dossiers litigieux, le premier ministre israélien, Ehud Olmert, a tempéré les espoirs en souhaitant que la réunion se solde par une « Déclaration commune » moins contraignante. La prise du pouvoir par les islamistes du Hamas en juin dernier dans la bande de Gaza et la récente décision d’Israël de déclarer ce territoire « entité hostile » en vue de durcir les sanctions économiques le frappant, sont venues compliquer la donne.
Outre les attentes divergentes, le flou entourant l’ordre du jour de la réunion et les pays qui y seront conviés ont jeté une ombre sur les préparatifs. Les Etats-Unis ont annoncé qu’ils inviteraient la Syrie, leur bête noire dans la région avec l’Iran, mais aucune invitation formelle n’a été lancée et la Syrie a émis des réserves à une éventuelle participation. Dans ce contexte, l’Arabie saoudite, principale alliée arabe de Washington, a réservé sa décision d’assister à la réunion en attendant que soient clarifiés l’ordre du jour et les objectifs. L’Egypte et la Ligue arabe ont, de leur côté, émis des doutes et des inquiétudes légitimes quant aux chances de succès de la conférence internationale.