La tension s’exacerbe entre Israël et la commission de l’ONU chargée de faire la lumière sur l’assaut meurtrier contre la flottille humanitaire pour Gaza. Le premier ministre, Benyamin Netanyahou, a fait savoir qu’il s’opposerait à tout interrogatoire de soldats israéliens par les experts onusiens. Cette fin de non-recevoir s’apparente à un refus catégorique de laisser le moindre espace à une véritable investigation internationale sur la tragédie. On voit mal en effet comment une enquête sérieuse pourrait être réalisée sans que soient entendus ses principaux acteurs, ceux qui sont intervenus en haute mer en faisant usage de leurs armes contre les vaisseaux de la flottille.
C’est le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, qui avait semblé se prononcer, ces dernières heures, pour que les soldats puissent être entendus par les enquêteurs, qui a suscité cette mise au point sans appel. Le porte-parole du gouvernement israélien expliquait hier laborieusement : « Avant qu’Israël annonce sa participation à cette commission, nous nous sommes assurés lors de négociations intensives en coulisses que le mandat de cette commission soit équitable, responsable et ne porte pas atteinte aux intérêts vitaux et de sécurité de l’État d’Israël. » Autrement dit : Israël veut bien participer à une enquête, mais à la seule condition qu’il ne puisse en aucun cas être mis en cause.
Dans ce contexte, les relations avec Ankara que Netanyahou accusait lundi ouvertement de complicité avec le terrorisme sous prétexte qu’il tentait, au moment des faits, de jouer les médiateurs dans l’affaire du nucléaire iranien, continuent de se détériorer. « La situation est très claire : Israël a tué des civils dans les eaux internationales. Israël doit avant tout assumer sa responsabilité », réagissait hier Ahmet Davutoglu, le chef de la diplomatie turque.