L’AFPS21, Les amis d’Al Rowwad21, la CNT, le mouvement de la paix, l’UJFP ont organisé le Festival du film palestinien en Côte d’Or du 2 au 17 juin 2023.
Tous les films et tous les intervenants ont eu du succès avec 40 à 60 spectateurs par séance et le festival a pu donner des aperçus très différents sur la question de Palestine :
– "D’un exil à l’autre", de Basela Abou Hamed : L’histoire simple et émouvante du père de Basela, réfugié de 48, qui dut vivre en Egypte, puis en Syrie, puis en France. Après avoir commenté le film, Basela a enchanté le public en interprétant des chants traditionnels palestiniens, accompagnée d’un Oud.
– "Le Piège de Huda", de Hani Abu-Assad : le public a été secoué par ce beau film, très dur, qui aborde le problème des manipulations des services secrets israéliens à l’encontre des Palestiniens, pour les amener à collaborer. Lors du débat, Lana Sadeq, présidente du Forum Palestine Solidarité, a insisté à la fois sur le problème de la collaboration en Palestine et sur la fragilité des femmes dans une société patriarcale.
– "Alam" de Firaz Khoury : premier film de ce réalisateur palestinien vivant en Israël. Il dit lui-même qu’il a tiré son inspiration de sa propre jeunesse de lycéen arabe israélien. Les jeunes héros du film sont très proches du spectateur, parfois maladroits et drôles, souvent émouvants, confrontés qu’ils sont à leur désir de révolte et à l’oppression.
Un regard sur une population qu’on ne voit pas souvent au cinéma.
– "Fedayin : le combat de Georges Abdallah", par le Collectif Vacarme(s) : à la découverte d’un combattant libanais très fortement impliqué dans la défense des Palestiniens, devenu l’un des plus - scandaleusement - anciens prisonniers politiques d’Europe. Pierre Stambul, qui le connaît bien, a commenté son parcours avec ferveur.
– "Flying Paper", de Nitin Sawhney et Roger Hillal : séance spéciale pour une maison de quartier qui organise régulièrement des « ciné-goûters ». Cette fois-ci, deux classes de collège ont été invitées. Des militants avaient préparé la séance avec leurs professeurs. Le film montre une association de Gaza qui organise des concours de cerfs-volants pour les enfants. A travers ce thème très simple, on découvre la vitalité de jeunes gazaouis, mais aussi leur souffrance d’être soumis à l’enfermement et à l’insécurité. Les élèves spectateurs, attentifs, ont posé des questions, émus par le film.
– "Tantura" d’Alon Schwartz : avoir Dominique Vidal comme intervenant fut une chance. D’une part, il a écrit de nombreux ouvrages sur le nettoyage ethnique des Palestiniens en 1948. D’autre part ce film, très intéressant, est un peu difficile à aborder à cause d’un début trop abrupt. Il y faut une explication sur ce qui fut Teddy Katz. Les explications de D. Vidal ont fait de cette soirée un moment très riche.
– "Yalla Gaza" de Roland Nurier : sur le même principe que pour l’autre film du réalisateur, "Le Char et l’olivier", aux scènes d’un quotidien de résilience succèdent des images de destruction, avec, comme accompagnement, les commentaires de témoins et d’historiens. Et, scandent le film, ces magnifiques images de jeunes danseurs de dabké, qui dansent sur les ruines. Le public a eu la grande chance d’avoir le réalisateur comme intervenant.