L’accord prévoit la formation d’un gouvernement d’indépendants pour préparer des élections présidentielle et législatives simultanées dans un délai d’un an. D’ici là, il devrait perpétuer le statu quo, aussi bien sur les négociations avec Israël que sur le contrôle respectif du Hamas sur Gaza et de l’Autorité palestinienne dans les zones autonomes de Cisjordanie. Le dirigeant du Hamas en exil à Damas, Khaled Mechaal, est arrivé dimanche au Caire, où le président palestinien Mahmoud Abbas et chef du Fatah est attendu mardi. Les mouvements palestiniens du Jihad islamique, Front populaire de libération de la Palestine (FPLP, gauche), Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP, gauche) et du Parti du peuple palestinien (ex-communiste) ont également été invités à ratifier cet accord.
Cette signature fait suite à la conclusion d’un protocole d’accord le 27 avril au Caire par Azzam al-Ahmad, responsable de ce dossier au sein du Fatah, et Moussa Abou Marzouk, numéro deux du bureau politique du Hamas, après plus d’un an et demi de discussions infructueuses. Une cérémonie de célébration est prévue mercredi en présence de MM. Abbas et Mechaal, une première depuis la prise de contrôle de Gaza par le Hamas en juin 2007. M. Abbas doit prononcer un discours.
Le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa, le ministre égyptien des Affaires étrangères Nabil al-Arabi et le chef des renseignements égyptiens, le général Mourad Mouafi, doivent assister à la cérémonie, à laquelle a été convié l’ex-président américain Jimmy Carter. MM. Abbas et Mechaal doivent ensuite se rencontrer et s’entretenir avec les responsables égyptiens.
Quel Premier ministre ?
L’accord prévoit la création d’un Haut conseil de sécurité, en vue de la future intégration des unités de sécurité des différents mouvements dans une force de sécurité « professionnelle », d’une commission électorale et la libération de détenus du Fatah et du Hamas. Après la signature, les deux parties s’attelleront à la constitution d’un exécutif transitoire d’indépendants, pour remplacer les gouvernements de Salam Fayyad pour l’Autorité palestinienne et d’Ismaïl Haniyeh pour le Hamas.
Le Hamas a réclamé que le poste de Premier ministre revienne à une personnalité indépendante de Gaza. « Le chef du gouvernement devrait être de Gaza, étant donné que le président du Conseil législatif (Aziz Dweik, élu du Hamas, NDLR), est de Cisjordanie », a estimé Ismaïl Haniyeh. M. Haniyeh a souligné qu’il avait été « convenu que le prochain gouvernement d’entente nationale s’abstiendrait de suivre les affaires politiques ». « Le choix du chef du gouvernement se fera par consensus », a indiqué le principal dirigeant politique du Hamas à Gaza, Mahmoud Zahar, qui a participé aux négociations, se prononçant également pour un candidat de Gaza.
Dans une interview au quotidien panarabe Al-Hayat, M. Zahar a rejeté les appels à un maintien de M. Fayyad, très apprécié de la communauté internationale, en particulier des bailleurs de fonds. L’accord ne change pas non plus la donne s’agissant des négociations de paix avec Israël, de toute façon bloquées. M. Abbas a rappelé jeudi que la conduite des négociations lui revenait, en sa qualité de chef de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), balayant les protestations du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui avait jugé incompatibles « la paix avec Israël et la paix avec le Hamas ». Le Hamas a indiqué qu’il restait opposé à une reconnaissance d’Israël et aux négociations, mais qu’il ne tenterait pas d’y faire obstacle.