Ces expulsions, que l’Association France Palestine Solidarité dénonce et condamne , signent, en vérité, une double illégalité. Celle constituée par ces faits, et qui relève des transferts forcés et déportations, proscrits à l’article 49 de la quatrième convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerr e tout d’abord. Et celle qui sous-tend ces faits : Israël considère que tout Jérusalem lui appartient, que cette ville est sa capitale « indivisible et éternelle ». D’où la politique de judaïsation forcée de Jérusalem-est, territoire palestinien occupé selon le droit et la légalité internationaux, au détriment d’une population palestinienne victime d’une épuration ethnique.
Tout ceci est accompli au su et au vu de tous, contre le droit international. Combien de temps encore les expulsions, les démolitions, les tracasseries et discriminations innombrables dont sont victimes les Palestiniens qui habitent Jérusalem-Est dureront-elles ? Même un lieu de culte musulman, l’esplanade des Mosquées , est l’objet de plans israéliens sordides visant à permettre son accès à la population juive. Ariel Sharon avait montré l’exemple en la foulant en septembre 2000 ce qui avait provoqué de violents incidents.
Que répondent le Quartet, l’ONU et la France ? Diront-ils encore et toujours qu’il faut absolument des négociations entre les deux parties ? Cette ineptie ne fait qu’aggraver les choses. Il faut des actes forts.
Il est temps de tirer les enseignements politiques de cette situation qui s’aggrave chaque jour qui passe. Outre un rappel ferme au respect du droit, la France doit considérer que son idée de négociations préalables à l’admission de la Palestine à l’ONU est une impasse et une erreur profonde. C ’est une idée impossible car impraticable.
Une récente réunion du Quartet, en présence des Palestiniens, a montré le refus total des dirigeants israéliens d’appliquer le droit.
Dans ces conditions, il faut renverser le raisonnement. Plutôt que d’attendre une impossible reprise des négociations, la France doit les accélérer en reconnaissant la Palestine dans les frontières de 1967, d’une part, et, d’autre part, en indiquant clairement q ue désormais elle vote pour l’admission de l’Etat de Palestine à l’ONU.