Photo : Ilhan Omar, alors candidate à la Chambre des représentants du Minnesota, s’exprime lors d’un événement organisé par Hillary pour le Minnesota à l’université du Minnesota en octobre 2016. Wikipédia.
Trois législateurs progressistes américains ont annoncé leur intention de boycotter le discours du président israélien Isaac Herzog devant une session conjointe du Congrès la semaine prochaine, après que la députée Ilhan Omar a annoncé qu’il n’y aurait "aucune chance" qu’elle y assiste.
Le député Jamaal Bowman a déclaré jeudi à Axios qu’il allait "probablement boycotter" le discours de Herzog, et Alexandria Ocasio Cortez a déclaré au site d’information qu’elle ne prévoyait pas d’assister à l’événement.
La députée Cori Bush du Missouri a également annoncé qu’elle n’assisterait pas au discours, déclarant que "le Congrès ne devrait pas donner une tribune au président d’un pays qui ne respecte pas les droits de l’Homme."
Les parlementaires vont snober le discours en raison de la façon dont Israël traite les Palestiniens. Un certain nombre de groupes internationaux et israéliens de défense des droits de l’Homme, ainsi que des experts et l’ONU, ont qualifié le traitement des Palestiniens par Israël d’apartheid et la dernière opération à Jénine de "crime de guerre".
Les Palestiniens ont également été témoins d’une violence accrue cette année de la part des forces israéliennes et des groupes de colons. Plus de 170 Palestiniens ont été tués à la fois par ces colons et par les forces israéliennes.
Au début du mois, Israël a lancé un raid militaire sur le camp de réfugiés de Jénine en Cisjordanie occupée, tuant 12 Palestiniens et en blessant plus de 100 autres.
Jusqu’à présent, quatre législateurs ont boycotté le discours de M. Herzog, mais ce nombre est loin d’égaler celui du discours prononcé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu devant le Congrès en 2015. Près de 60 membres démocrates du Congrès n’ont pas assisté à ce discours, dans lequel M. Netanyahu a critiqué le président de l’époque, Barack Obama, pour ses tentatives de conclure un accord nucléaire avec l’Iran.
Cependant, c’est la deuxième fois cette année qu’un petit nombre de progressistes du Congrès boycotte le discours d’un grand dirigeant mondial pour des questions de droits de l’Homme.
Lorsque le Premier ministre indien Narendra Modi est venu prononcer un discours au Congrès, six législateurs - Bush, Omar, Bowman, Ocasio-Cortez, Summer Lee et Rashida Tlaib - n’y ont pas assisté. Omar a également mené une séance d’information politique parallèle sur la situation des droits de l’Homme en Inde, à laquelle a assisté Tlaib.
En annonçant son boycott du discours de M. Herzog, Mme Omar a fait référence, dans un message publié sur Twitter mercredi, à la décision prise par Israël en 2019 d’interdire à Mme Tlaib et à elle-même d’entrer dans les Territoires palestiniens occupés.
"Il est hors de question que j’assiste au discours de la session conjointe d’un président dont le pays m’a banni et a refusé à Rashida Tlaib la possibilité de voir sa grand-mère" a déclaré Omar.
Omar a ajouté que "nous ne devrions pas inviter le président d’Israël - un gouvernement qui, sous la direction de son premier ministre actuel, a interdit aux deux premières femmes musulmanes élues au Congrès de visiter le pays - à prononcer un discours commun devant le Congrès".
Traduction : AFPS