L’objectif de la Marche de la Liberté est d’aller à Gaza manifester notre solidarité avec le peuple palestinien sous blocus. Les difficultés se sont multipliées les jours derniers, les autorités égyptiennes ayant brusquement décidé de l’interdire, après des semaines de négociations entre les organisateurs de la marche et le ministère égyptien des Affaires étrangères. Il semble que les services de sécurité et de renseignement aient emporté la décision.
Le départ vers Rafah pour entrer à Gaza était de longue date prévu pour le 28.
Aussi, hier 28 décembre, malgré l’interdiction égyptienne, environ 250 militants européens de la solidarité internationale, Français, Belges, Luxembourgeois, Grecs, Ecossais, accompagnés d ’une délégation d’Indiens et de quelques Américains, ont pris la route vers Rafah à bord de 5 bus.
Nous en avions convenu tous ensemble lors des réunions de concertation qui nous réunissent chaque jour.
L’objectif de la Marche devait rester le départ vers Gaza.
A environ 80 km du Caire, au péage d’Ismalya, nos bus ont reçu l’ordre de se garer et d’attendre une permission officielle de continuer.
Après plusieurs heures de concertation avec les autorités policières locales puis la police politique et les responsables des renseignements, puis l’arrivée qui se voulait dissuasive de plusieurs jeeps avec des hommes en uniforme, nous nous sommes vu interdire de faire un mètre de plus vers Arish, première étape vers Gaza.
L’ambassade de France avait pourtant assuré la coordination sécuritaire avec les autorités égyptiennes.
Rentrés au Caire sous escorte policière nous avons été séparés à l’entrée en ville et les marcheurs de 3 des bus se rendant à la conférence de presse prévue se sont vu encerclés par de nombreuses forces de police. Nous n’avons pu les rejoindre et après avoir fait en sorte que la conférence ne puisse se tenir, les forces de police se sont retirées.
Pendant ce temps environ 250 Français se trouvent coincés devant l’ambassade de France où ils ont mené une action avant-hier quand ils ont eu connaisssance du refus d’avoir des bus pour aller vers Arish. Refusant de quitter les lieux, ils "campent" devant l’ambassade où ils sont maintenant encerclés par la police et menacés d’expulsion, leur liberté de mouvement et d’action totalement entravée.
D’autres actions sont prévues dans les jours à venir. Notre détermination n’est absolument pas entamée par tous les obstacles que met le gouvernement égyptien à laisser parler et agir des citoyens pacifiques du monde entier qui exigent que le droit -droit international, droit des peuples- prime sur la force brute de l’occupation.
Notre objectif reste la levée du siège et la fin de l’impunité des criminels de guerre israéliens un an après l’attaque criminelle de l’hiver dernier.
Le Caire mardi matin