Les forces d’occupation israéliennes ont renversé une Palestinienne à Bethléem, la blessant sérieusement, alors que le siège de plusieurs villes de Cisjordanie reste d’actualité, et que cela coïncide avec des attaques de colons contre des fermiers.
Selon des sources médicales du gouvernorat de Bethléem, une femme de 55 ans, Halima Taqatqa, de la ville de Beit Fajjar, a été gravement blessée quand une jeep de l’armée israélienne lui a roulé dessus.
Selon des témoins oculaires, elle allait au dispensaire de la ville quand la jeep l’a renversée et a préféré fuir plutôt que de lui porter secours.
Par ailleurs les forces israéliennes ont attaqué des membres de l’équipe de basket des Samaritains, une communauté palestinienne juive près de Naplouse.
D’après les sources médicales et sécuritaires, les soldats qui étaient au check-point de Jerizim près de Naplouse [1] ont empêché les membres de l’équipe de rentrer chez eux, les retenant pendant trois heures dans le froid et le mauvais temps, puis les ont frappés, leur infligeant blessures et contusions.
Tôt ce matin, un groupe de colons armés [2] de la colonie illégale de Qadumim’ [3] ont empêché les fermiers de Kufer Qaddoum, à l’est de Qalqilya, d’accéder à leurs terres pour faire la récolte de leurs olives [4].
Plusieurs fermiers ont dit à l’agence WAFA [5] que les colons, armés de fusils d’assaut ont attaqué les fermiers sur leurs terres et les ont contraints à en partir. Les fermiers s’inquiètent de ne pas pouvoir récolter les olives, ce qui leur infligerait de lourdes pertes, pendant la saison de la récolte [6].
Ailleurs, près d’Hébron, à Dura, les soldats israéliens ont arrêté des citoyens palestiniens, envahi des villages et des maisons,tiré sur des villages, blessé des enfants (3 à Beit Awwa), par balles en caoutchouc ou tirs de grenades assourdissantes [7].
Quant à l’armée israélienne, elle vient de demander à la Cour Suprême israélienne d’autoriser l’utilisation des Palestiniens comme boucliers humains pendant les fouilles de villes, camps ou maisons [8].
Au point de passage de Rafah vers l’Egypte (dont les autorités israéliennes ont autorisé l’accès aux pèlerins pendant cette période de Ramadan) des dizaines de personnes sont bloquées. L’ouverture n’est prévue à nouveau que pour samedi et dimanche prochains, et une cinquantaine d’entre elles ont décidé d’entamer une grève de la faim.
Pour rappel les jours derniers, les soldats israéliens ont installé des check-points autour de Ramallah et des autres grandes villes palestiniennes depuis l’attaque contre des colons dans le bloc de colonies près d’Hébron, tandis que les jeeps israéliennes patrouillent chaque nuit au coeur des villes.
Des arrestations ont eu lieu à Jénine, Tubas, Qalqilya, à Betunia, près de Ramallah ou encore Hébron. Les camps de réfugiés de Aïda et Deisheh à Bethléem ont été investis, de même que des villages près de Salfit, Qalqilya et Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie. A Jénine un résistant, membre du Jihad islamique, a été abattu. Des soldats israéliens déguisés en civils se sont mêlés aux manifestations contre le mur de spoliation vendredi à Bil’in afin à la fois de tenter de provoquer des incidents et d’arrêter les manifestants.
Depuis l’attaque du 16 octobre contre les colons, dont il faut rappeller qu’elle a été menée en réponse à quatre assassinats par les troupes d’occupation dans la Bande de Gaza et dans le nord de la Cisjordanie, l’armée interdit aux Palestiniens de
circuler dans des voitures privées sur la route qui lie la Cisjordanie du nord au sud
et sur l’axe est- ouest
qui relie Naplouse à Israël.
Les confiscations par l’armée israélienne de véhicules palestiniens qui osent depuis dimanche emprunter les routes de Cisjordanie sont quotidiennes [9].
Même les Etats-unis semblent mécontents de cette répression et l’ont fait savoir aux autorités israéliennes qui ne s’en émeuvent bien sûr pas.
Pendant ce temps l’armée d’
Israël teste un plan conçu depuis longtemps qui vise à interdire de façon
permanente aux voitures palestiniennes d’emprunter certaines
routes en Cisjordanie occupée sous prétexte de renforcer la sécurité des quelque 250 000 colonss qui s’y sont installés.
Si ce plan, qualifié "d’apartheid" par le président palestinien, est appliqué
il y aura deux systèmes de routes, des routes pour Israéliens et d’autres pour les Palestiniens,
comme dans l’Afrique du Sud de l’apartheid.
L’armée aurait reçu le feu vert du gouvernement israélien, malgré des réticences de hauts responsables militaires qui redoutent des attaques sur ces routes où les Israéliens seuls pourraient circuler.
L’étouffement de la Cisjordanie, planifié de longue date par les gouvernements israéliens et accepté de facto par les puissances politiques de la planète, dont l’Europe ( dans l’incapacité ou sans volonté de faire appliquer le doit et ses propres votes), s’intensifie quotidiennement, repoussant toujours toute perspective de justice et donc de paix au Proche-Orient et au delà.