Partout en Palestine comme dans le territoire israélien, l’armée israélienne mène une guerre contre les voix solidaires de Gaza et l’ensemble des activistes engagé.es dans des mouvements pacifistes et/ou de résistance populaire et non violente. Cette guerre cible particulièrement les enseignant.es et les voix étudiant.es les plus engagé.es.
Au cours des deux dernières semaines, l’arrestation de trois leaders académiques, les étudiantes Layan Nassir et Layan Kayed mais aussi la professeure Nadera Shalhoub-Kevorkian, mettent en lumière ces injustices et la volonté de museler toute voix dissonante vis-à-vis de l’entreprise génocidaire contre le peuple palestinien.
Le 7 avril 2024, les troupes israéliennes ont arrêté Layan Kayed lors d’un raid dans le foyer de sa famille. Cette étudiante de 25 ans, étudiante en master à l’université de Bir Zeit a été arrêté à cause de sa participation dans les mouvements de protestation étudiante organisés dans la plus grande université de Cisjordanie occupée.
Israeli occupation forces arrested freed Palestinian prisoner and student at Birzeit University Layan Khaled after raiding her family home in Ramallah, at dawn today. #FreeThemAll pic.twitter.com/m04NXzmKo4
— Al-Jarmaq News (@Aljarmaqnetnews) April 7, 2024
Layan Kayed souffre de sa deuxième arrestation en quelques mois. Elle avait déjà été emprisonnée en juin 2023 et avait passé plus de trois semaines en détention administrative, sans charges ni procès.
⭕ The first moments of the release of Layan Kayed, a Palestinian student after 26 days of interrogation. pic.twitter.com/7kmYrWn10q
— Palestine Captives 𓂆 (@Palestinecapti1) July 3, 2023
Deux jours plus tard c’est Layan Nassir (24 ans), étudiante en nutritionniste et membre du groupe étudiant Pôle Démocratique et Progressiste Étudiant (Qutub Al-Tulabi). Ce syndicat de gauche avait été déclaré hors la loi en octobre 2023 par l’administration israélienne dans les territoires occupés.
Après plusieurs jours en détention, Layan Nassir a donc été condamnée à 4 mois de Détention administrative, toujours sans charges ni procès. Le pasteur Munther Isaac, clerc protestant de la ville de Bethléem, a publiquement appelé à sa libération.
Today we learned that an Israeli military court has placed Palestinian Christian young woman Layan Nasir, who was arrested last week, in administrative detention for four months (renewable). No charges have been presented. Layan is just one of thousands of Palestinians who are in… pic.twitter.com/rptFXQb93c
— Munther Isaac منذر اسحق (@MuntherIsaac) April 15, 2024
La leader étudiante avait déjà été enfermée plusieurs mois au cours de l’année 2021.
The happy moments of Layan Nasir’s release, after being imprisoned since early July. #Palestine pic.twitter.com/n36lShEszz
— Rābet by PIPD #SaveMasaferYatta (@rabetbypipd) August 26, 2021
Quelques jours plus tard, le 18 avril 2024, la police israélienne a arrêté la professeure Nadera Shalhoub-Kevorkian de l’Université Hébraïque de Jérusalem en raison de ses prises de position publiques concernant l’entreprise génocidaire à Gaza et la demande d’un Cessez le Feu. L’universitaire a donc été arrêtée pour incitation à la violence et apologie du terrorisme.
Dès le lendemain, la justice s’est prononcée en faveur de sa libération. Des dizaines de militant.es israélien.nes et palestinien.nes s’étaient rassemblé.es contre son arrestation.
Now outside the Jerusalem court : solidarity protest with Professor Nadera Shalhoub-Kevorkian, arrested yesterday by the Israeli police, following her opposition to the war in Gaza pic.twitter.com/vfSGegufn5
— Oren Ziv (@OrenZiv_) April 19, 2024
Pour cette palestinienne, citoyenne de l’Etat d’Israel née à Haïfa, l’arrestation n’est qu’une étape de plus dans le long processus de répression qui s’abat sur elle depuis plusieurs mois. Dès le 29 octobre 2023, la professeure Shaldhoub-Kevorkian recevait une lettre de plusieurs de ses collègues, et notamment le doyen de son Université, lui enjoignant à démissionner en raison de ses prisons de position contre l’invasion militaire de Gaza.
Durant les semaines qui ont suivi, elle a été la cible de plusieurs campagnes de cyber-harcèlement après avoir signé une tribune qui rassemblait plus de 1000 chercheurs dans le monde entier et qui appelait à un Cessez-le-Feu immédiat.
Sources : PIPD / Munther Isaac / Oren Ziv / Palestine Captives / Al Jarmaq News
Photo : Montage AFPS
Layan Nassir, la proffesseure Nadera Shalhoub-Kevorkian et Layan Kayed