A l’intérieur de la mosquée, une dizaine d’hommes constatent les dégâts. Les murs et le plafond sont noircis par la fumée et le tapis vert est calciné sur plusieurs mètres carrés.
« Cela s’est passé avant quatre heures du matin », raconte l’imam de la mosquée, qui a découvert l’incendie en arrivant pour la première prière avant l’aube. Le religieux montre la fenêtre par laquelle sont entrée les incendiaires, qui d’après lui, ont allumé des pneus et de l’essence à l’intérieur de la mosquée : « C’est la maison de Dieu, pourquoi incendier un lieu destiné aux fidèles ? ».
Sur un mur extérieur de la mosquée, il y a un graffiti en hébreu. Il y est question du « prix pour Alei Ain ». Les habitants réunis au pied du minaret ont compris le message : Alei Ain, c’est la colonie juive illégale que l’armée israélienne a démantelée il y a quelques jours dans le secteur, et le « prix à payer », c’est le nom de la politique que certains colons radicaux pratiquent depuis plusieurs années. Lorsqu’ils s’estiment brimés par leur gouvernement, ils se vengent sur les Palestiniens.
Ce matin, des enquêteurs israéliens sont venus à Al Moughayer pour recueillir des indices mais ils ont dû rebrousser chemin face aux jeunes du village qui les ont accueillis à coups de pierre.