Des centaines de réfugiés palestiniens résidant au Liban ont à nouveau manifesté [le 2 août] dans les camps situés à Tyr, au Liban-Sud, ainsi qu’à Beddaoui, au Liban-Nord, contre la mise en œuvre du plan de lutte du ministère du Travail contre l’emploi illégal des étrangers, qui a provoqué une flambée de colère dans les camps palestiniens ces dernières semaines.
En juin dernier, le ministère avait donné un délai d’un mois aux entreprises pour régulariser leur situation et acquérir les permis de travail nécessaires. Après l’expiration de ce délai la semaine dernière, le ministère a procédé à des inspections, fermé des établissements en infraction et lancé une série d’avertissements. Des activistes ont critiqué ces mesures, affirmant qu’elles visaient particulièrement les Syriens qui se chiffrent à 1,5 million au Liban selon les autorités.
Mais les réfugiés palestiniens du Liban craignent aussi de faire les frais de cette campagne. Les réfugiés palestiniens au Liban bénéficient d’une exemption des frais appliqués aux travailleurs étrangers pour l’obtention d’un permis de travail. Les entrepreneurs parmi eux doivent en revanche payer 25% des frais appliqués aux permis de travail et inscrire leur activité au registre du commerce, à l’instar de toute société opérant au Liban. En 2010, le Parlement libanais avait levé les restrictions imposées en matière d’emplois aux réfugiés palestiniens, jusque-là confinés à quelques secteurs, comme l’agriculture ou le bâtiment. Les professions libérales et la fonction publique restent réservées aux Libanais.
Le ministre du Travail, Camille Abousleiman, s’explique longuement dans un texte adressé, en français, à L’Orient-Le Jour, et publié le vendredi 2 août. Plus tôt dans la semaine, M. Abousleiman avait affirmé que 1 400 emplois ont été créés pour les Libanais en seulement un mois grâce à la mise en œuvre de son plan.